Des chercheurs de l'Ulg ont fait une découverte qui ouvre la voie à d'autres traitements et surtout à la prévention de la maladie. Ils ont trouvé que certaines cellules dites éosinophiles ont un rôle régulateur et protecteur. Elles permettent de maintenir l'équilibre du système immunitaire. L'idée serait donc d'accentuer la présence de ces bonnes cellules.
Des chercheurs de l'Université de Liège (ULg) ont découvert des cellules sanguines jouant un rôle protecteur et bénéfique contre l'asthme. Cette découverte offre des perspectives intéressantes pour le traitement mais surtout la prévention de cette maladie. Chez l'individu asthmatique, les cellules éosinophiles - des granulocytes qui émanent de la moelle osseuse et qui circulent par voie sanguine - affluent dans les poumons et participent aux manifestations pathologiques associées à la réaction asthmatique. Il s'agit des éosinophiles inflammatoires. Des chercheurs de l'ULg attestent pour la première fois l'existence dans les poumons d'un sous-groupe d'éosinophiles, dits résidents, qui, au contraire des éosinophiles inflammatoires, présentent un rôle régulateur et protecteur en maintenant l'équilibre du système immunitaire. Ces éosinophiles résidents permettent ainsi au système immunitaire d'éviter de répondre de manière aberrante, comme c'est le cas pour l'asthme.
Des teste effectués sur des souris
L'équipe de chercheurs, dirigée par le Pr Fabrice Bureau et le Dr Thomas Marichal, a découvert ce sous-type d'éosinophiles d'abord dans les poumons des souris, et ensuite des hommes. Chez la souris, les éosinophiles résidents se distinguent aisément des autres éosinophiles inflammatoires. Ce n'est pas le cas chez l'homme. Chez l'un comme chez l'autre, les éosinophiles résidents portent cependant à leur surface un marqueur identique, la protéine CD62L, ce qui permet de les différencier des éosinophiles inflammatoires.
Poursuivant leurs investigations, les chercheurs ont observé que chez des souris rendues déficientes en éosinophiles pulmonaires résidents, la réponse immunitaire de type "allergique" était fortement exacerbée après inhalation de faibles doses d'allergènes. Ils concluent donc que ces éosinophiles spécifiques jouent un rôle effectif dans la prévention de la sensibilisation asthme. "A l'avenir, la question est de savoir comment privilégier, à partir de la moelle osseuse, la production d'éosinophiles résidents plutôt que les inflammatoires. En se donnant les moyens d'intervenir tout en haut de la cascade, nous disposerions sans doute de nouvelles armes pour la prévention des maladies inflammatoires comme les allergies ou les maladies auto-immunes", expliquent les chercheurs.
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