Lors de la conférence de presse du centre de crise du coronavirus, un journaliste a posé la question suivante: avec la levée de l'interdiction des voyages non essentiels en dehors de la Belgique, assistera-t-on à une soudaine augmentation des souches sud-africaines, brésiliennes ou indiennes qui pourraient passer au travers de l'immunité donnée par le vaccin ? Le docteur Yves Van Laethem a répondu à la question.
Yves Van Laethem a d'abord rappelé qu'au niveau belge, l'Etat continue à déconseiller les voyages afin d'éviter d'importer dans notre pays un certain nombre de variants. Actuellement, chez nous, le variant britannique est devenu la souche de référence avec au moins 85% des nouvelles contaminations. Les autres variants sont le variant sud-africain (5%) et la proportion du variant brésilien est estimée à 5-20%. "On entend aussi parler dans les médias des variants indiens ou nord-américains. Mais il est clair que des variants vont continuer à naître à gauche et à droite et pourquoi pas même chez nous", a précisé le docteur.
Tester mais aussi identifier le variant
"Je pense qu'il est très important qu'au niveau belge mais aussi européen on s'accorde sur une manière de gérer le risque des gens qui reviennent de voyage en testant et en s'assurant du respect de la quarantaine. Et si une souche est isolée, il faut qu'elle soit séquencée, c'est-à-dire, qu'on puisse voir s'il s'agit d'une souche 'banale' sans risque particulier ou d'une souche à risque potentiel qui entraînera alors un isolement pour éviter sa transmission", a expliqué Yves Van Laethem.
L'importance des cellules T
Avec la couverture vaccinale qui s'accroit, l'immunité développée par la population pourrait laisser un peu plus de place "écologiquement parlant" à d'autres variants. Cette hypothèse n'est pas impossible car les anticorps générés par la vaccination sont efficaces mais un peu moins contre un certain nombre de variants actuels. Dès lors, il pourrait permettre qu'on soit encore ou porteur de la souche ou éventuellement légèrement ou modérément malade.
Mais on sait que grâce à la vaccination, une autre immunité se développe. Il n'y a pas simplement l'immunité par les anticorps mais aussi celle des cellules T qui acquièrent la capacité de lutter de manière efficace contre les cellules infectées. Elles interviennent juste après les anticorps pour limiter une infection sévère et elles semblent avoir un spectre d'action au niveau des variants beaucoup plus large que celui des simples anticorps. Elles devraient permettre de limiter l'évolution de la maladie vers des formes sévères.
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