Une bourse organisée ce week-end à Bruxelles fait polémique. Un organisme américain propose tous les services et renseignements nécessaires pour les couples homosexuels qui désirent fonder une famille, en recourant à la gestation pour autrui. Cette méthode, courante aux Etats-Unis, est tolérée en Belgique sous certaines conditions. Mais la commercialisation de la GPA est interdite chez nous.
Ils sont environ 200 et viennent de Belgique, de France, mais aussi d'autres pays européens. Tous ont le désir de fonder une famille. Certains ont été confrontés à des obstacles. "En France, c'est interdit. On a un désir de paternité. On vient prendre des renseignements justement", indique un participant.
"Il n’y avait pas d'autres possibilités"
Faire porter son enfant par quelqu'un d'autre, ce n'est pas tabou dans cette bourse, même si le coût avoisine parfois les 100.000 euros."L'aspect commercial est évidemment tout à fait rebutant comme dans toutes les matières sociales, humaines et familiales. Mais en l’occurrence, il n’y avait pas d'autres possibilités", estime Didier Disenhaus, membre de l’association homoparentalités, au micro de Justine Sow."Si on veut arriver à nos fins, il y a un moment où il faut prendre une décision. Si elle financière, on sera obligé de passer par là", affirme un jeune homme intéressé par cette pratique.
Ce coût important s’explique par le fait qu'il faut payer les intermédiaires: les juristes, les cliniques, les mères porteuses. Concernant ces femmes, l'argent ne peut toutefois pas être leur motivation: pour être candidates, les mères doivent avoir une situation financière confortable.
"Nous voulons juste aider les gens"
Après avoir fondé sa famille, Colleen a donné naissance à deux enfants dans un processus de gestation pour autrui (GPA). "La plupart des mères porteuses que j'ai rencontrées le font parce qu'elles connaissent un couple qui ne peut pas en avoir. Nous sommes stables financièrement, nous sommes des femmes fortes, nous avons nos familles. Nous voulons juste aider les gens", assure la mère porteuse.
"J'ai presque 52 ans, mes enfants, nés de gestation pour autrui, en ont 14"
Derrière ce colloque, on retrouve l'organisation américaine "Men having babies", c’est-à-dire "Des hommes ayant des bébés". Son objectif est de favoriser l'accès à la parentalité biologique aux couples homosexuels masculins. La plupart des membres ont eu recours à la gestation pour autrui. "J'ai presque 52 ans, mes enfants, nés de gestation pour autrui, en ont 14. Si j'avais dû attendre que les parlementaires finissent leurs débats à propos d'une sorte d'idéal, je n'aurais jamais pu devenir parent", Ron Poole-Dayan, directeur exécutif de "Men having babies". L’autre but de l'organisation est d’éviter la gestation pour autrui organisée indépendamment, sur internet par exemple, afin d'empêcher les dérives.
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