Les vacances d'automne, c'est aussi la période de la cueillette des champignons. Un plaisir de saison qui comporte de nombreux risques. Depuis le début du mois d'octobre, le centre antipoison a déjà reçu 163 appels pour des intoxications aux champignons. Dans la majorité des cas, la victime est un enfant.
Depuis deux semaines, mais encore plus ces cinq derniers jours, les champignons sont en pleine poussée. Pourquoi? Car le temps est doux et humide.
Nous avons accompagné Bernard Clesse pour une petite cueillette. Il nous montre une souche d'arbre. Elle porte à elle seule 10 variétés. Mais attention, l'un des champignons présents sur la souche est hyper toxique.
"On l’appelle la galère marginée. Parmi les champignons mortels, c’est certainement un des plus fréquents dans nos régions", explique le mycologue des Cercles des Naturalistes de Belgique.
Juste à côté, dans l'herbe, il y a le coprin noir d’encre. Il est incompatible avec l’ingestion d’alcool durant 3 jours! Au risque d’en souffrir. "Des sueurs, des vomissements, un rythme cardiaque qui est anormal. Donc souvent les personnes qui ont cette malheureuse expérience vont à l'hôpital", confie Bernard Clesse.
Les conseils de base
Certains champignons vénéneux font quant à eu la parade. Ils présentent les mêmes couleurs et les mêmes formes que les comestibles, mais attention, dans la nature, les sosies sont nombreux.
Il y a au moins 10.000 espèces de champignons en Belgique. Voici quelques conseils pratique pour récolter en partant du bon pied:
- Dans le panier, séparez les champignons récoltés pour éviter le contact avec des toxiques.
- Conservez les au frigo 2-3 jours maximum
- Prenez des photos avant de les cuisiner.
- Lavez-vous les mains après la cueillette
"C'est très important, parce qu'une fois qu’on a éventuellement ingéré le champignon, on peut, si on a un souci de santé, pouvoir envoyer la photo à un spécialiste. Eventuellement au centre antipoison, qui est quand même la référence", indique Bernard Clesse.
Déjà de nombreux appels au centre antipoison
Depuis le début 2019: le centre antipoison a reçu 373 appels pour intoxications dues à des champignons. C’est déjà plus que pour toute l’année 2018. "Dans 60 % des cas, ce sont des petits enfants qui jouent dans le jardin ou la forêt et qui mangent un ou deux champignons. On a aussi quelques appels pour des animaux qui mangent des champignons", précise Jonas Moens, du service scientifique du centre antipoison.
Les champignons absorbent les polluants
A table, évitez les abus : les champignons emmagasinent les polluants, comme les métaux lourds. "C’est une de leurs caractéristiques. Même un excellent champignon comestible, s'il est consommé en grande quantité, c’est un mauvais service qu’on se rend, puisqu’on s’empoisonne malgré tout. Dans les pollutions, il y a évidemment le Césium radioactif qui provient de l’explosion de Tchernobyl. Mais les polluants type métaux lourds (Mercure, Plomb, etc.) se retrouvent beaucoup dans le mycélium, la partie fondamentale du champignon", explique Bernard Clesse.
Conclusion: pas d'abus et, en cas de doute, n'en mangez pas!
Vos commentaires