(Belga) Il y a du remous au Celeval, le Comité d'évaluation fédéral corona. Les experts qui prêchent la prudence sont diamétralement opposés aux membres qui cherchent à assouplir les mesures. L'économiste de la santé Lieven Annemans (UGent) est particulièrement critiqué, écrit De Morgen.
Lors d'une réunion du Celeval mercredi, la discussion aurait été animée. Les opinions sur la façon de résoudre la crise corona y diffèrent fondamentalement. Selon De Morgen, il y a eu une confrontation musclée entre Lieven Annemans, ardent partisan de la dédramatisation, et des experts qui mettent en garde contre la hausse des chiffres de l'épidémie depuis plusieurs semaines. Le chercheur gantois minimiserait l'impact du virus et remettrait en question les mesures, selon d'autres membres de Celeval. Karine Moykens, secrétaire générale du Département flamand de la protection sociale, de la santé publique et de la famille, également membre du Celeval, affirme que son expérience au sein de cet organe n'est "pas négative". "Je vois Celeval comme un groupe de personnes qui ont toutes le même objectif: faire en sorte que nous puissions présenter une proposition qui soit soutenue au mieux", déclare-t-elle dans le Morgen. "Si vous devez parvenir à un consensus avec un grand nombre de personnes, il est logique que les opinions soient confrontées les unes aux autres. Je n'y vois rien de négatif." L'infectiologue Erika Vlieghe n'a pas souhaité réagir. Selon elle, il est important de se concentrer sur sa tâche au Celeval. Jeudi, dans l'émission "De Afspraak", M. Annemans relativisait les chiffres croissants des contaminations. Il soutient qu'il faut regarder le rapport de positivité: combien de personnes ayant fait le test sont positives? "Ce ratio a fluctué autour de 3% pendant des semaines, y compris ces dernières semaines au cours desquelles on met en garde contre une hausse", explique l'économiste de la santé. "Ces dernières semaines, de plus en plus de personnes ont été retrouvées grâce au suivi des contacts. (...) Il y a un ratio de positivité de 12%. C'est normal car si vous commencez à tester des personnes qui ont récemment eu un contact à haut risque, le taux de positivité moyen augmente également." Selon Lieven Annemans, communiquer des nombres absolus est plus facile que de regarder le rapport de positivité. S'il y a une augmentation des chiffres, "la population sera plus vigilante, pense-t-on". Le virologue Marc Van Ranst, ancien membre de Celeval, tire à boulets rouges sur M. Annemans. "Tous les virologues avertissent à l'unanimité que les choses vont dans la mauvaise direction car le nombre de nouveaux cas a augmenté de 75% en une semaine et notre nombre R (nombre de reproduction, NDLR) est de 1,4. Un économiste de la santé nie fermement qu'il y ait actuellement plus de cas et pense que nous devrions nous détendre. Bonne chance!", écrit-il sur Twitter. Lieven Annemans, qui n'a pas voulu répondre à l'article du Morgen, s'est exprimé sur Twitter. "Comment aurions-nous pu mieux gérer le virus dans cette phase? A. Avec une culture de la peur, du drame, des chiffres trompeurs, des mesures disproportionnées? B. Avec de la vigilance, de la sérénité, des chiffres corrects, des mesures équilibrées? J'aurais préféré B", dit-il. (Belga)
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