Jean-Christophe Goffard, chef du service de médecine interne à l'hôpital Erasme, était l'invité de Fabrice Grosfilley mercredi matin. Il a notamment évoqué le traitement des malades atteints du covid-19.
"On a fait des gros progrès, car on connait mieux la maladie, qui est en deux phases. Le virus attaque d'abord les poumons, puis il y a phase inflammatoire qui rend les personnes très malades, de façon critique, et les mène aux soins intensifs", a-t-il expliqué.
"Et donc, on a de nouveaux traitements. La dexamethasone a été un progrès fondamental. C'est un corticostéroïde qui diminue la réponse inflammatoire. De façon paradoxale, ça peut augmenter la duplication virale, c'est pour ça qu'il faut le donner au bon moment, quand la phase est critique et peut vous mener aux soins intensifs".
On a beaucoup parlé d'autres traitements par le passé, mais aujourd'hui, la bonne réponse, c'est uniquement cette dexamethasone ?
"Clairement, c'est la seule réponse qui a démontré une efficacité de façon très nette dans les études cliniques. L'hydroxychloroquine on oublie, le Remdesivir est très décevant et très cher. Donc oui, la dexamethasone est le seul arsenal qu'on ait. Mais il y a encore énormément de travail car pour cette première phase de réplication virale, au moment où on est contagieux, il faut continuer à chercher: casser les chaînes de transmission reste un objectif essentiel dans la lutte contre le coronavirus, et pour l'instant on a toujours rien d'efficace à ce niveau".
Le docteur Goffard estime qu'on a diminué la mortalité "de près d'un tiers" dans son hôpital par rapport au début de l'épidémie. Il encourage également tout le monde à se faire vacciner dès que ce sera possible, appelant "à la responsabilité" mais ne prônant pas d'obligation.
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