Sans surprise, le revirement de situation des autorités politiques par rapport à l'école fait grincer des dents. Les maternelles peuvent théoriquement rentrer le 2 juin, et les primaires le 8 juin. Les parents se posent des questions, les enseignants aussi, alors que le 25 mai, une rentrée très limitée avait eu lieu, respectant un tas de mesures sanitaires très strictes. Les directeurs d'école, eux, sont les plus énervés, car ils ont mis des semaines à adapter leur établissement… pour rien.
Des frais importants, et inutiles…
"Beaucoup de choses sont balayées", explique Thierry Scoyer, directeur de l'école Saint Martin à Assesse. "On va quand même essayer de garder les meilleures (mesures). On a du mettre beaucoup de choses en place, avec des frais financiers considérables. Et nous n'avons pas été aidés pour ça. Au niveau des infrastructures, nous avons fait toute une série de changements, et on nous demande, en trois jours, de remettre tout en état pour redémarrer quasi-normalement avec les maternelles, et une semaine plus tard avec les primaires".
Dindons de la farce
"On est heureux de pouvoir refaire notre travail, mais il y a ce sentiment de regret, de prise de conscience d'avoir été instrumentalisé par certaines décisions de certains groupes comme les syndicats ou les associations de parents, peut-être, qui ont tout fait pour qu'on s'arrête. Et puis, tout d'un coup, d'autres nous impriment leur rythme, comme peut-être la communauté flamande, ou bien ce sont les parents qui ont envie de travailler". Amer, ce directeur "s'adapte à énormément de choses, dans l'immédiateté: on est les dindons de la farce, il faut le dire".
Un port du masque "folklorique"
Quant au port du masque, les changements de consignes le font sourire. "Du jour au lendemain, l'enseignante de maternelle pourra s'asseoir au milieu de ses enfants, ce qui est bien. En primaire, si l'enseignante parle fort en classe elle doit porter le masque ; si elle s'éloigne et parle calmement, elle peut le retirer. Mais elle doit le remettre pour aller boire un café et manger avec ses collègues, c'est folklorique".
La ministre lui répond
"Je retiens qu'il est heureux de retrouver les enfants, mais je comprends l'énervement, on leur a demandé beaucoup de travail. Les rentrées des 18 et 25 mai ont été compliquées". Elle explique que les mesures sont autant "de questions qu'on a posées aux experts". A-t-elle des regrets, d'avoir été trop loin ? "Non, parce que à chaque étape de cette épidémie, il fallait des mesures adaptées. Au début, les mesures ont été prises le 24 avril".
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