Un groupe d’experts planche sur le déconfinement, notamment sur le cas des écoles. Une centaine de chercheurs ont émis des recommandations à l’égard des politiques. Parmi eux, Dan Van Raemdonck, professeur de linguistique à l’ULB et à la VUB.
Pour Dan Van Raemdonck, pas question de reprendre les cours avant septembre. "En tout cas, les experts qui ont planché sur la question estiment que ce n’est absolument pas possible et en tout cas pas souhaitable, dans la mesure où si on imagine un déconfinement et un retour à l’école, il faut d’abord imaginer qui va pouvoir rentrer à l’école", explique le professeur de linguistique.
Tests, masques et distance sociale
"Cela ne peut pas se faire de manière globale. On sait très bien qu’il faudra tester des gens, respecter une distance sociale. On demande de temps en temps que des masques soient mis, mais dans une école, essayez toujours de faire porter des masques à des élèves qui doivent parler".
Pour Dan Van Raemdonck, les conditions ne sont pas réunies. "Ceux qui ont planché sur la question se sont aussi rendu compte qu’on ne peut pas faire comme si on allait recommencer l’école du jour au lendemain. On ne va pas rentrer à l’école et dire "aujourd’hui, propositions relatives". On ne va pas faire de l’accumulation de savoirs".
Prendre plutôt le temps de réorganiser la rentrée
"Les équipes pédagogiques, les équipes de direction, un certain nombre d’experts, devraient pouvoir se réunir pour savoir comment on va programmer progressivement la rentrée à l’école. Et ca, ça ne se fait pas en deux coups de cuillère à pot. Ça prend du temps. Si on imagine qu’on reprend en mai, il nous reste deux mois. Il faut essayer de voir comment on organise une rentrée pour savoir comment on va rééchelonner les apprentissages. Ca me semble beaucoup plus productif que d’essayer de rentrer pour rattraper une quantité de savoirs, comme j’entends chez certains qui parlent de la question."
"L’école n’est pas le lieu de l’accumulation de quantité de savoirs"
"Ce qui me pose problème, c’est que l’école n’est pas le lieu de l’accumulation de quantité de savoirs. L’école est le lieu de socialisation. C’est le lieu où on construit son identité, le lieu où on comprend le monde et aussi où on s’instruit. L’école, c’est un temps long, entre le primaire et le secondaire, c’est 12 années. On ne peut pas vraiment dire que 3 mois dans 12 années, ça soit une catastrophe à rattraper. Je crois que ce qu’il faut, c’est réfléchir à comment nous allons rééchelonner les savoirs dans la suite de la scolarité pour permettre aux élèves de ne rien perdre".
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