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Comment la police fait-elle respecter les règles Covid? Nous avons suivi des inspecteurs à Bruxelles

 
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Dès samedi, les nouvelles restrictions vont entrer en vigueur et les policiers devront les faire respecter. Sur le terrain, ce travail n'est pas toujours évident pour les forces de l'ordre. Cela fait un an que les policiers ont le mauvais rôle alors que c'est dans l'intérêt commun. Nous avons suivi des inspecteurs bruxellois durant une patrouille.

Notre équipe a retrouvé Nicolas et Mireille en pleine patrouille dans les rues de la capitale. Durant notre reportage, nous assistons à une scène qui se répète quotidiennement pour les policiers. Face à des jeunes réunis sur une terrasse fermée d'un établissement horeca, les inspecteurs invitent gentiment les personnes à quitter les lieux. Comme ils le font avec les autres terrasses de la Grand-Place, ils attachent ensuite des banderoles pour empêcher l'accès.

A peine quelques instants plus tard, deux jeunes ont déjà franchi les banderoles pour s'installer. "Essayez de respecter quand même nos belles banderoles que nous venons d'apposer il n'y a même pas si longtemps. Vous avez fait fort là", explique Nicolas sur le ton de l'humour. "Désolé, on voulait juste se poser", indique une jeune femme, un sandwich en main. "Je comprends bien", répond le policier.

Comme toujours, les deux inspecteurs font preuve d’énormément de compréhension. Leur mission depuis un an a complètement changé. "On n'aime évidemment pas limiter les gens dans leurs mouvements, leurs gestes et leurs libertés individuelles. Mais voilà, force oblige, il faut y passer. C'est l'une des tâches qui nous sont attribuées depuis un an. On s'y est habitué. Nos missions sont différentes. Notre façon d'intervenir est différente également et nos priorités également", nous confie Nicolas après la scène.

On aime voir notre ville vivre, et malheureusement c'est un peu mort

Derrière leurs uniformes, les inspecteurs sont des citoyens belges avant tout. Eux aussi, dans leur vie de tous les jours, sont soumis à ces mêmes règles.
Nicolas se définit comme une éponge qui absorbe les problèmes des citoyens. Cela fait 16 ans qu’il est policier. Aujourd’hui encore, voir les rues vides du centre l’affecte particulièrement. "On aime voir notre ville vivre, et malheureusement c'est un peu mort. Il n'y a plus rien qui se passe. Il n'y a plus aucun touriste, ou presque plus. Vivement que tout reprenne", nous dit-il.

Des fois, on est vraiment vus comme des mauvais

Kris, lui, est inspecteur principal depuis 25 ans. Avec ses collègues, il privilégie plus que jamais le dialogue. "On comprend les complications de leur vie. On comprend les difficultés auxquelles ils font face. Surtout dans des quartiers un peu plus difficiles, on comprend que ces jeunes ont envie de venir dehors, qu'ils ont envie de mener une vie normale. Sauf que la situation est anormale pour l'instant. Et nous, forcément, les policiers doivent faire respecter les règles. C'est parfois compliqué, mais on fait de notre mieux", explique Kris.

Reste un regret, une peine que de nombreux policiers ressentent ces dernières semaines. "Des fois, on est vraiment vu comme des mauvais. D'habitude cette opinion publique n'est pas contre nous et n'est pas aussi sensibilisée par rapport à une cause. Il n'y a personnes qui aime un criminel. Donc si on arrête un criminel, souvent les gens sont contents. Ici quand on fait respecter des règles, souvent on a tout le monde contre nous", explique Kris.

Avec un confinement plus stricte, les vacances prolongées et une météo clémente, les policiers espèrent que les mesures seront respectées dans l’intérêt de tous et surtout dans une atmosphère sereine.


 

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