Depuis hier, la police belge procède à un contrôle systématique des véhicules venant de France dans la localité frontalière de La Panne, pour faire face à un éventuel afflux de migrants quittant la "Jungle" de Calais. En 24 heures, 80 personnes ont été refoulées.
Depuis mardi et pour une durée indéterminée, trois points de passage entre la France et la Belgique sont contrôlés 24h/24. Chaque véhicule est systématiquement contrôlé par les forces de l'ordre. Des policiers à cheval arpentent également les dunes et la plage pour refouler les candidats réfugiés.
Le flux est réduit: "Pour l'instant, en 24 heures, on a évité que 80 personnes, majoritairement des Afghans, ne rentrent en Belgique", a expliqué lors d'une conférence de presse un porte-parole de la police fédérale, Peter Dewaele. "Il y a aussi eu 25 personnes -des Syriens, des Iraniens et des Afghans- interceptées sur le territoire belge. Après avoir été examinées par l'Office des Etrangers, elles ont été reconduites à la frontière française immédiatement", a-t-il précisé.
Mardi, la Belgique a annoncé le rétablissement provisoire de contrôles à sa frontière avec la France afin de pallier tout afflux de migrants quittant la "Jungle" de Calais, vaste camp situé à une quinzaine de kilomètres de l'entrée française du tunnel sous la Manche. Depuis plusieurs semaines, les autorités belges craignent un afflux de migrants aux abords du grand port de Zeebruges, d'où partent des ferries pour la Grande-Bretagne. Les contrôles seront également renforcés dans cette zone portuaire, selon M. Jambon.
"C'est une question de maintien de l'ordre"
"On veut éviter à tout prix des camps de tentes à Calais et en Belgique. C'est une question de maintien de l'ordre", a expliqué le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon. "On doit éviter tout impact économique à la Côte et au port de Zeebruges", a-t-il martelé. "On a informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen" --les règles de l'espace de libre-circulation--, a-t-il ajouté.
"On ne les empêchera pas"
Les milliers d'occupants des abris de fortune de ce camp, qui jouxte la rocade portuaire sur laquelle circulent les camions en partance pour les ferries, ont toutefois obtenu un répit, le temps que la justice française rende sa décision sur la légalité de l'opération, probablement mercredi ou jeudi.
"C'est plus pour rassurer les gens qu'autre chose. Les migrants qui veulent passer, on ne les empêchera pas", a expliqué Dominique à l'AFP, dit "Bouba", un artisan en salle-de-bains de 55 ans originaire du Touquet (France) et venu "manger un bout et acheter du tabac" en Belgique.
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