En ce moment
 
 

Coronavirus: 288 Belges ont reçu la première dose de vaccin, comment surveiller les éventuels effets secondaires?

 
CORONAVIRUS
 

Ils sont désormais 288 Belges à avoir reçu la première dose de vaccin contre le Covid-19. Que va-t-il se passer pour eux dans les prochaines semaines ? Nous avons posé la question à Jean-Michel Dognié, professeur à l'Université de Namur et expert en sécurité des vaccins de l'Agence Fédérale des Médicaments.

Olivier Schoonejans:  Que va-t-on surveiller chez les patients dans les prochaines heures?

Jean-Michel Dognié: "Ils ont été surveillés après la vaccination. Cela veut dire que dans les 15 minutes minimum, ils ont été surveillés pour des effets indésirables un peu plus graves auxquels on peut s'attendre, des allergies un peu plus poussées. Aucun n'a développé ce type d'allergie qui apparait de façon excessivement rare. Dans les trois semaines à venir, ils continuent donc à être suivis. Leurs effets indésirables peuvent être encodés dans des bases de données et rapportés par leur médecin, le médecin coordinateur, ou par eux-mêmes après de l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé."

Quels types d'effets et de symptômes peut-on craindre pour eux dans les prochains jours ?

"Le plus fréquent, c'est principalement des douleurs à l'injection, un peu de fatigue, un peu de maux de tête. Dans certains cas, on a un peu de fièvre mais pas trop importante. L'ensemble de ces effets indésirables sont modérés, légers et ils se résolvent endéans les deux jours. Par ailleurs, ceux qui vont développer un peu de fièvre peuvent être traités par un antihérétique comme du Paracétamol.  C'est vraiment le seul type d'effets indésirables auquel on s'attend avec ce vaccin qui est utilisé par ailleurs par plus de 2 millions de personnes et qui, en étude clinique, a été testé sur 20.000 personnes. Donc on a un bon recul sur ses événements indésirables qui apparaissent dans des délais relativement courts."

Comment va-t-on évaluer ces effets indésirables à plus moyen terme ?

"Là aussi, on recommande de rapporter les effets indésirables qui pourraient apparaître après un certain temps. Mais la plupart de ceux-là ne sont pas observés en étude clinique et dans la vraie vie, on travaille sur des bases de données. On évalue donc sur ces bases de données si des événements qui apparaissent chez des personnes vaccinées apparaissent plus fréquemment que ce même événement chez des personnes non vaccinées. C'est ce qu'on appelle des études pharmaco-épidémiologiques qui sont basées sur des techniques de pharmacovigilance, tant au niveau national qu'international et mondial. Puisque l'Agence européenne du médicament, mais également l'OMS travaillent sur des bases de données mondiales. C'est ce qui est particulièrement intéressant en termes d'efficacité de ces vaccins et d'autres médicaments en particulier."

Si des effets indésirables sont observés, y a-t-il des procédures mises en place pour lancer l'alerte ?

"Le principe, c'est que cet événement indésirable rapporté à l'Agence belge des médicaments, par exemple, est analysé au niveau national, mais également envoyé dans deux bases de données, une base de données européenne qui regroupe les 27 Etats membres de l'Europe et une base de données mondiale qui reprend plus de 140 pays qui utilisent les médicaments, y compris le vaccin. Au sein de ces bases de données sont réalisées des études pour démasquer des événements indésirables qui apparaîtraient de façon plus fréquente avec ce vaccin par rapport à d'autres et avoir un signal. Si on a le signal qu'un événement indésirable apparaît de façon plus fréquente ou plus grave, on réévalue ce signal et on essaie de minimiser ce risque."


 

Vos commentaires