C'était une conséquence du premier confinement: le trafic de stupéfiant avait chuté dans notre pays. Depuis, les dealeurs se sont adaptés. Certains vendent désormais via les réseaux sociaux. Un casse-tête pour les policiers qui doivent identifier les vendeurs qui se cachent derrière leurs écrans, mais sans les pousser eux-mêmes au crime.
Sur les réseaux sociaux, l'homme que nous avons rencontré se fait appeler le Joker, et le cannabis qu’il vend à distance est livré dans un sachet à l’image du personnage. Fortement sollicité depuis le confinement, ce dealeur utilise internet et une sorte de marketing très moderne pour faire sa publicité. "C'est clairement du marketing, du service après-vente. Le fait de s'améliorer par rapport au packaging (ndlr: l'emballage), ça fait que la personne est plus en confiance. Les gens sont contents, c'est un petit côté fun que les gens kiffent et approuvent", confie le jeune homme.
Snapchat, Twitter ou Instagram: c’est sur ces réseaux que ces dealeurs 2.0 sont actifs. Sur des pages comme celle-ci, accessible à tous, et notamment aux plus jeunes. Le "Joker", lui, nous garantit qu’il ne vise pas une clientèle de mineurs.
"Il y a beaucoup de personnes qui perdent leur boulot malheureusement à cause du confinement, et qui ont besoin de décompresser. Ils font appel à mes services. Mes consommateurs de cannabis, c'est monsieur et madame tout le monde. C'est des personnes malades, c'est des personnes qui ont un emploi. Parfois ce sont des cadres dirigeants", affirme le dealeur.
Un policier ne peut pas provoquer une infraction
Face à ce type de vente en ligne, la police travaille pour débusquer les dealeurs. Mais impossible par exemple de tenter de les coincer en les sollicitant sur leur page de vente. "Un policier ne peut pas provoquer une infraction. Un policier ne peut pas se présenter comme un potentiel acheteur en demandant des stupéfiants", explique Yannick De Vlaemynck, avocat dans plusieurs dossiers de stupéfiants. "Il est très difficile pour les services de police d'écouter sur internet les personnes".
Ces dealeurs du net livrent même à domicile. Un "service" prisé alors que les mouvements sont réduits en période de coronavirus.
D’après certaines études, la consommation de stupéfiant a néanmoins diminué durant le premier confinement.
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