Yves Van Laethem, infectiologue au CHU St Pierre, était sur le plateau du RTL INFO 19H pour commenter les nouvelles mesures qui ont été annoncées par la Première ministre Sophie Wilmès à l'issue du Conseil national de sécurité. Il a répondu aux questions de Caroline Fontenoy.
Les décisions prises aujourd'hui par le Conseil national de sécurité sont-elles logiques? Attendues?
"Elles sont logiques, poursuivre actuellement l'isolement des personnes c'est tout à fait nécessaire. Elles sont parfois peut être un peu surprenantes mais on peut les comprendre sur le plan psychologique, entre autres au niveau des jardineries. On saura la semaine prochaine ce qui va moduler notre activité non pas dans les semaines mais dans les mois qui viennent, et entre autres, ça va être basé sur la nécessité de pouvoir dépister les gens positifs dans le futur pour pouvoir les isoler. Il faudra aussi voir cette idée de base dont on vient de nous parler, et dont malheureusement les premières données nous montrent une faible immunité de base dans la population, beaucoup plus basse que celle qu'on espérait pour entamer le déconfinement".
On a entendu le désarroi des maisons de repos. Est-ce que ces visites très encadrées, c'est une fausse bonne idée ?
"Je comprends leur désarroi. Je pense qu'il faut faire quelque chose pour que les gens ne meurent pas de tristesse, à défaut de mourir du coronavirus, mais il faut encadrer les choses. Il faut que ces gens qui viennent par exemple, se lavent convenablement les mains avec une solution hydroalcolique, il faut peut-être qu'ils portent des masques, il faut être certain que le rapprochement par rapport au patient n'est pas trop important pour qu'ils ne s'échangent pas des virus, tant qu'on ne sait pas qui est positif au sein des maisons de repos. Il faut quand même noter que pour l'instant, dans les premières données qu'on a, entre 10 et 20% des gens sont positifs dans les maisons de repos, c'est considérable".
On se dirigera certainement vers un déconfinement progressif, qui passera sans doute par le retour des enfants à l'école. Les inquiétudes des parents et professeurs sont-elles justifiées?
"Elles sont justifiées parce qu'on remet en présence un grand nombre de personnes. Pour les enfants, je n'ai aucune crainte, ils sont petits, et quelles qu'aient été les rares et dramatiques exceptions qu'on a vues, ils n'ont pas de vrai risque pour leur santé. Mais il est clair qu'on remet en présence des enfants qui n'étaient pas ensemble jusqu'alors, simplement quelques amis ou quelques frères, et qu'on va à nouveau échanger le virus, et que ce virus pourrait passer éventuellement par les professeurs. Ils devraient appliquer sans doute le port de masques et une hygiène des mains extrêmement serrée".
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