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Coronavirus en Belgique: des infirmiers changent de métier à cause des conditions de travail

Nolwenn a quitté son poste d'infirmière face à l'épidémie et aux conditions de travail: "Psychologiquement, la situation était difficile"
© RTL INFO
 
CORONAVIRUS
 

Depuis quelques jours, la propagation du coronavirus en Belgique ralentit. De leur côté, les hôpitaux enregistrent moins d'hospitalisations. La situation reste cependant très difficile pour les soignants. En première ligne, ils sont écrasés par le stress, la fatigue, et la mort qu'ils côtoient au quotidien. Face à la situation, certains décident de changer de métier.

L'une de nos équipes a rencontré Nolwenn à Bruxelles. Il y a encore quelques mois, elle ne portait pas de tablier de pâtissière, mais une blouse d'infirmière. Face aux conditions de travail difficiles liées à la pandémie, elle a préféré changer de cap.

"Psychologiquement, la situation était difficile. On allait dans des unités d'isolement, donc avec des sur-blouses, des masques… On devait se battre pour avoir des masques. On prenait des risques vis-à-vis de notre propre santé et celle des proches avec qui on vit", explique notre témoin. Pour Nolwenn, sa reconversion a sauvé sa santé mentale.

Je me suis dit qu'il fallait vraiment quitter l'hôpital

Depuis près de dix mois, les infirmiers sont nombreux à dénoncer leurs conditions de travail. Sous-effectif, manque de moyens, stress permanent… La situation a poussé Thomas, Français, à lui aussi changer de métier. "Ça a été un été difficile. Je me suis dit qu'il fallait vraiment quitter l'hôpital. Autant tout tenter dans le métier de libraire. Je pense que c'est le bon moment", confie l'ancien infirmier urgentiste.

C'est inhumain pour n'importe qui, à cet âge-là, d'avoir vécu déjà tellement de décès

D'après une infirmière coach et formatrice qui accompagne des soignants en burn-out, le mal-être toucherait principalement les jeunes infirmiers. Elle dénonce un manque de soutien et de prise en charge. "Quand je croise dans les vestiaires des jeunes filles de 23 ou 24 ans qui me disent avoir eu quatre morts cette nuit-là, qui connaissent la procédure des décès par cœur… Alors que ce n'est pas quelque chose d'habituel dans les services autres que les soins palliatifs. C'est inhumain pour n'importe qui, à cet âge-là, d'avoir vécu déjà tellement de décès", estime Astrid Van Male.

Astrid déplore également un manque de soutien de la population qui, aujourd'hui, n'applaudit plus.

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