Les masques sont désormais obligatoires dans certains pays, comme la Slovaquie, la Slovénie et la Bulgarie, mais qu'en est-il chez nous ? Devons-nous porter un masque quand nous sortons en rue. Les scientifiques ne sont pas tous du même avis. La question était au cœur du débat de C'est pas tous les jours dimanche.
Nathan Clumeck, spécialiste des maladies infectieuses de l'ULB, était invité sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Faut-il ou non porter un masque lorsque l'on sort dans la rue ou pour faire ses courses? Selon lui, si cela vous apporte un sentiment de sécurité, il faut le faire. "Il faut rassurer la population. Les gens sont inquiets, sont anxieux, explique-t-il. Je ne dis pas que les gens doivent mettre un masque, mais s'ils ont besoin d'en mettre pour avoir un sentiment de sécurité, qu'ils le fassent. La population est confinée, donc les gens sont chez eux. Mais le jour où on va sortir du confinement, ce sera absolument nécessaire."
À propos du moment où le confinement se terminera, il ajoute: "Quand on va sortir du confinement, est-ce qu'on saura exactement combien de personnes sont porteuses de ce virus dans la population ? On ne saura pas. On va demander aux gens de sortir et les laisser face à une inconnue et une angoisse. Je dis que dans ces circonstances-là, il faut donner la possibilité aux gens de porter un masque. Ce masque ne doit pas être du même niveau que celui de l'hôpital. Cela doit être un masque qui protège et on doit aussi leur donner l'instruction de maintenir la distance sociale".
"Si une personne sort sans masque, elle ne doit pas être montrée du doigt"
Sophie Quoilin, médecin épidémiologiste à l'Institut scientifique de santé publique (Sciensiano), va dans le même sens. "Je pense que les scientifiques sont assez d'accord. Si une personne est malade, elle reste chez elle et elle consulte. Une personne qui n'est pas malade, si elle souhaite sortir sans masque, ne doit pas non plus être montrée du doigt parce qu'elle le fait. Une personne qui n'est pas malade n'est a priori pas contagieuse."
Pour elle, il faut obligatoirement des masques pour les personnes qui sont le plus exposées au coronavirus. "Il faut protéger les personnes les plus exposées, que ce soit dans le milieu des soins ou d'autres milieux où le confinement n'est pas possible. Ça ne se discute pas. Je pense notamment aux maisons de repos où il y a vraiment une situation extrêmement urgente."
Mise en garde
Sophie Quoilin tient par contre à mettre en garde sur la façon dont un masque est utilisé. "Pour Monsieur et Madame Tout-le-Monde, je ne voudrais pas que porter un masque leur donne un sentiment de sécurité. À côté du masque, il reste d'abord et avant tout les mesures d'hygiène de base. Si on porte un masque mais qu'après, on met la main sur ce masque et qu'on se frotte le visage, on ne sera pas protégé."
Christophe Deborsu explique que l'Organisation Mondiale de la Santé va dans le même sens et déconseille le port du masque car il redoute une mauvaise utilisation. Invité sur le plateau, Philippe De Backer, ministre en charge de la gestion de l'approvisionnement en matériel pour la protection personnelle et du diagnostic du Covid-19 (Open VLD) assure suivre quotidiennement les recommandations de l'OMS. Comme Maggie De Block, ministre de la Santé (Open VLD), il estime qu'il n'est pas nécessaire de mettre un masque en rue.
Nathan Clumeck conclut: "Je pense qu'il est essentiel que les gens n'aient pas peur".
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