Le déconfinement ne signifie pas la fin de l’épidémie de coronavirus en Belgique, il est rendu possible parce qu’il y a de la place aux soins intensifs. Mais les hôpitaux doivent prévoir des lits en suffisance en cas de reprise de l’épidémie. En prévision d’une deuxième vague de l’épidémie, le matériel est là, mais le personnel est fatigué. L’organisation de l’hôpital implique de séparer les patients atteints du covid et les autres.
Les hôpitaux doivent se tenir prêts pour une éventuelle deuxième vague d’épidémie. Cela implique de réserver un certain nombre de lits. "Nous avons dû nous débrouiller pour utiliser des blouses home made avec des changes chirurgicaux, explique Jean-Christophe Goffard, directeur du service de médecine interne de l’hôpital Erasme. Nous avons dû utiliser des anciennes blouses que nous avons dû recycler, etc. Tout cela ne dépendait pas de l’aide du gouvernement qui se plantait dans les commandes de matériel. Nous serons donc prêts pour la seconde vague parce que nous sommes autonomes."
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Le matériel n’est pas le seul paramètre. "Le facteur humain est essentiel parce qu’on est parti pour un marathon." C’est le marathon du déconfinement, mais une recrudescence de l’épidémie signifierait un nouveau sprint.
"Beaucoup d'équipes vont lâcher"
Le docteur Philippe Devos, président de l’Absym, l’association belge des syndicats médicaux, estime qu’il y aura assez de matériel dans les hôpitaux pour faire face à une seconde vague d’épidémie, à condition qu’elle soit modérée. "Si le sprint, on doit le faire à l’hiver prochain, c’est-à-dire en fin de marathon, pas de problème, on le fera. Si par contre on doit enchaîner un deuxième sprint dans 15 jours, physiquement et moralement, il y a beaucoup d’équipes qui vont lâcher et ça n’ira pas."
Les hôpitaux doivent réserver une partie de leur capacité d'accueil en cas de deuxième pic. Cela concerne au moins 25% des lits aux soins intensifs et quatre fois plus de lits dans les unités d'hospitalisations non intensives pour Covid-19, à augmenter si nécessaire. La pression sur le personnel soignant reste élevée. De nombreuses personnes sont exténuées et aspirent à des conditions de travail normales. Elles sont nombreuses à redouter un deuxième pic avant ou pendant l'été.
S'il devait y avoir un deuxième pic, il pourrait se produire une ou deux semaines après le relâchement des mesures de restriction. Nous pourrons l'éviter si chacun continue à se comporter de manière responsable.
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