Le coronavirus en Belgique a obligé de très nombreuses entreprises à fermer leurs portes et des indépendants à cesser leurs activités à la suite des mesures de confinement décidées par le Conseil national de sécurité. Parmi les secteurs concernés, se trouvent notamment les car-washes automatiques. Amar, le gérant d'un centre de lavage à Charleroi, a contacté RTL INFO pour expliquer les difficultés financières qu'il rencontre malgré l'octroi de primes wallonnes et fédérales. Il ne comprend toujours pas pourquoi son car-wash ne peut pas rouvrir ses portes "alors qu'il n'y a pas de contact avec le client", indique-t-il.
Amar a ouvert un car-wash en 2007 dans la région de Charleroi et depuis plus de trois semaines, le Bruxellois de 39 ans se demande comment son entreprise va pouvoir survivre face à la crise sanitaire. Son centre de lavage a fermé ses portes le 18 mars et un prolongement des mesures de confinement représenterait "une véritable catastrophe" pour lui.
En tant qu’indépendant, ce que donne la Région wallonne et le Fédéral, c’est vraiment des cacahuètes car ça ne paie même pas les charges fixes mensuelles
L'octroi de la prime de 5.000 euros de la part de la Région wallonne et l'octroi d'un revenu de remplacement ("droit passerelle") ne pourraient pas mettre son commerce à l'abri, regrette-t-il.
"Je ne voulais pas fermer les portes de mon car-wash car on sortait de deux semaines de pluie. Le chiffre d’affaires était au plus bas. Donc pour moi le confinement tombait vraiment au plus mauvais moment", confie-t-il. "En tant qu’indépendant, ce que donne la Région wallonne et le Fédéral, c’est vraiment des cacahuètes car ça ne paie même pas les charges fixes mensuelles. Pour vous donner une idée, je dois payer 3.500 euros d'électricité, 500 euros en eau, j'ai un crédit d’investissement de 3.600 euros (un report a été demandé auprès de la banque), et je dois encore payé 1.900 euros tous les mois (report demandé auprès de la banque également) pour un autre crédit de 20 ans entamé lors de l'achat du car-wash."
Amar espère ainsi que certaines règles de confinement vont être modifiées dans les prochains jours. "Quand il fait beau comme maintenant, on tourne à une moyenne de 200 lavages par jour (à 8 euros le lavage). Vous avez une idée du chiffre d’affaires. Mes 5 employés sont actuellement tous au chômage économique… A côté de ça, les factures s’accumulent... On ne va pas s’en sortir si on ne peut pas rouvrir le 19 avril. Si c’est le 3 mai, ce sera encore plus catastrophique. Malgré les aides wallonnes et fédérales, on va avoir du mal à s’en sortir. On ne pourra pas récupérer ce qu’on perd maintenant", assure-t-il.
Il se demande par ailleurs toujours pourquoi son centre de lavage doit resté fermer. "Il s’agit bien d’un drive-in sans contact direct avec le client. On ne parle pas de lavage manuel. De plus, si le virus se trouve sur le métal après le lavage il n’est plus présent sur celui-ci", ajoute-t-il.
Laver sa voiture dans un car-wash n'est pas un déplacement nécessaire
Nous avons contacté le Service public fédéral (SPF) Santé Publique qui explique brièvement que les car-washes sont actuellement fermés pour "éviter les déplacements qui ne sont pas nécessaires" durant en période de confinement. "D’autre part, on pourrait laver sa voiture soi-même si on n’en a vraiment besoin" ajouteTraxio, la fédération du secteur automobile et des secteurs connexes, qui appelle néanmoins à un assouplissement des règles pour pouvoir exercer notamment des activités régulières d'entretien (comme se rendre dans un garage pour une vidange d'huile ou aller dans un car-wash).
Vos commentaires