Le coronavirus en Belgique a désormais fait plus de 1.600 victimes. Autant de familles devant faire leur deuil difficilement dans le respect des consignes de sécurité visant à limiter la propagation du virus. "Je ne comprends pas pourquoi autant de précautions pour les défunts, nous écrit Christine via notre bouton orange Alertez-nous. Le virus se transmet par le souffle, or le défunt ne respire plus."
Dès les premiers signes de l’épidémie en Belgique, l’Institut scientifique de santé publique Sciensano a transmis ses directives aux pompes funèbres sur la procédure à suivre pour la prise en charge d’un patient décédé du Covid-19. La dernière mise à jour de ce document date du 1er avril.
Le virus peut être présent durant trois jours
Sciensano indique qu’un "virus ne survit généralement pas sur une personne décédée. Cependant, une personne décédée reste contagieuse encore quelque temps après son décès. En raison des températures plus basses lors du refroidissement du corps et d'une forte humidité, un virus peut encore être présent jusqu'à trois jours après la mort".
De plus, même si le défunt ne respire plus comme le mentionne Christine, "le transport vers la morgue, peut être suffisant pour expulser de petites quantités d'air des poumons". Un risque jugé "minimal" par l’Institut mais qui nécessite tout de même les plus grandes précautions. La bouche du défunt doit ainsi être entièrement couverte, "avec un foulard ou autre protection en tissu", avant d’être placé dans un sac mortuaire. Ce dernier ainsi que la civière sont désinfectés si la personne est décédée à l’hôpital et soignée dans une chambre d’isolement.
Le docteur Yves Van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses souligne que les défunts sont en général pris en charge dans les heures suivant le décès. Le personnel des pompes funèbres peut alors se trouver exposés au virus. En particulier lors de la préparation du corps duquel des liquides peuvent s’écouler. Toutes les personnes qui effectuent des manipulations sur le corps doivent utiliser un équipement de protection complet comprenant un masque chirurgical, des gants, un tablier et des lunettes de protection. Pour éviter tout risque, l’embaumement n’est pas recommandé selon les directives de Sciensano.
Des conditions particulières pour le déroulement des obsèques
Face aux craintes formulées par la fédération des pompes funèbres le gouvernement de Wallonie a également transmis ses instructions à propos de l'organisation des obsèques et des visites au funérarium. Le retour des défunts à domicile est donc totalement interdit. Une unique visite de recueillement strictement limitée au cercle familial est proposée en remplacement de la période de visite ou de condoléances ouverte à chacun. Enfin, la cérémonie doit se dérouler en plein air en présence de 15 personnes au maximum, personnel communal et des pompes funèbres compris.
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