Face au nombre grandissant de nouvelles infections au variant britannique du coronavirus en Irlande, le biostatisticien Geert Molenberghs (UHasselt/KU Leuven) suggère d'envisager la fermeture des frontières. Cette décision serait "une mesure judicieuse d'un point de vue épidémiologique", affirme-t-il.
"La question est particulièrement sensible sur le plan politique, y compris dans le contexte des relations internationales. Mais personnellement, je pense - et je ne m'exprime pas ici au nom du GEMS (le comité officiel d'experts, NDLR) - que nous devrions quand même l'examiner".
La fermeture des frontières nous donnerait le temps d'acheter des vaccins, affirme M. Molenberghs. "Parce qu'une fois que le variant apparaît, il est trop tard. Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter cela et freiner sa propagation chez nous".
Aux Pays-Bas, les craintes concernant le nouveau variant se multiplient. Le Premier ministre, Mark Rutte, a d'ailleurs annoncé mardi que le confinement serait prolongé de trois semaines. Personne n'est favorable à la fermeture des frontières, poursuit M. Molenberghs. "Mais la question, c'est de savoir s'il on veut ou non écarter un nouveau variant, et donc une nouvelle épidémie."
Le ministre de la santé Frank Vandenbroucke (sp.a) a souligné mardi, devant la commission Santé de la Chambre, que les nouveaux variants soulevaient des inquiétudes en Belgique. En même temps, il a admis que la fermeture des frontières "pour un petit pays comme le nôtre était très compliquée".
Pas de relâchement avec mi-mars ?
Son collègue Marc Van Ranst estime, quant à lui, que les règles pourront être assouplies dans deux mois au plus tôt "à moins que la politique n'en décide autrement", peut-on lire dans Het Laatste Nieuws.
Malgré l'accélération du tempo, le cycle de vaccination qui est en cours ne portera ses fruits que dans deux mois, ajoute M. Van Ranst. Ce dernier estime que nous atteindrons le seuil de 75 hospitalisations dans cinq à six semaines. Ensuite, trois semaines supplémentaires seront nécessaires pour "consolider" la situation. "A moins que les politiciens n'en décident autrement. Car si les pays étrangers assouplissent les mesures avant nous, la pression sur nos décideurs politiques sera énorme."
Vos commentaires