Les derniers chiffres de la situation épidémiologique laissent penser que nous pourrions avoir atteint le pic de la seconde vague. Toutefois, les efforts doivent être maintenus afin d'éviter de rester à un plateau de cas détectés, rappelle Yves Van Laethem. Il explique comment se donner les meilleurs moyens de casser la chaîne de transmission du virus.
Lors de sa conférence de presse ce mercredi, le centre de crise a indiqué que le nombre moyen d'infections au coronavirus est passé à 7.834 par jour entre le 1er novembre et le 7 novembre (contre une moyenne de 8.260 lundi). Cela représente une baisse de 46% par rapport à la période de sept jours précédente.
Le porte-parole interfédéral Covid-19, Yves Van Laethem, a fait part d'observations faites par certains professionnels de la santé. Certains patients préfèrent rester chez eux et ne pas se faire tester alors qu'ils présentent des troubles du goût et de l'odorat, un syndrome grippal, etc. Ils estiment alors qu'il suffit d'attendre que le virus passe. Pour Yves Van Laethem, c'est clair : "Ce n'est pas du tout une bonne idée".
Faire diminuer le taux de reproduction
Se faire tester permet bien sûr de savoir soi-même si on est infecté ou non par le virus. "Mais l'impact n'est pas tellement sur vous-même, il est sur la rupture de la chaîne de transmission", indique le spécialiste des maladies infectieuses. Nous savons qu'actuellement, parmi les contacts proches de personnes infectées, une personne sur trois se révèle positive au coronavirus. Il est également établi que dans les systèmes de suivi des patients, les cas positifs déclarent en moyenne 3 contacts proches. Ainsi, en connaissant ces données, on peut aisément en conclure qu'"il y aura un de ces contacts qui pourrait être devenu positif parce qu'il a été en contact avec vous", démontre Yves Van Laethem.
"Cette personne, surtout si elle n'a pas ou peu de symptômes, va le transmettre à au moins une autre personne par la même simple loi arithmétique. Et un jour, ce virus va atteindre quelqu'un de plus fragile qui fera des symptômes de manière plus importante avec toutes les conséquences délétères et graves que nous connaissons", poursuit l'infectiologue.
Un test peut sauver la vie des autres
Pour conclure, "si vous ne vous faites pas tester, les chiffres vont plafonner au même niveau, parce que vos contacts ne sauront pas qu'ils sont éventuellement infectés et donc ils ne s'isoleront pas et continueront de transmettre le virus". Le taux de reproduction ne diminuera pas. Cet indicateur appelé 'Rt' est le nombre de personnes qu'une personne peut contaminer. Une épidémie devrait se poursuivre si le 'Rt' a une valeur supérieure à 1 et diminuer si le 'Rt' est inférieur à 1.
"Donc, il est très important que vous signaliez par téléphone à votre médecin le fait que vous avez des symptômes compatibles et qu'un test puisse être prescrit et réellement effectué. Un test peut sauver des vies, pas la vôtre, vous êtes infecté ou vous n'êtes pas infecté. Mais la vie des autres. C'est extrêmement important pour l'évolution des choses", a insisté Yves Van Laethem.
COVID 19 en Belgique: où en est l'épidémie ce mercredi 11 novembre ?
Vos commentaires