La ministre de la Santé Maggie De Block a dénoncé vendredi la décision de certains pays européens d'interdire les exportations de matériel de protection contre le coronavirus, comme l'a décidé l'Allemagne.
"Nous devons faire preuve de solidarité en ce qui concerne la répartition d'équipements de protection", a-t-elle déclaré en arrivant à une réunion des ministres européens de la Santé à Bruxelles. "Il y a deux pays qui interdisent toute exportation (...) et ce n'est pas dans l'esprit de l'Union européenne. Je le dirai de manière courtoise", a-t-elle regretté, sans les citer.
Les pays européens se sont engagés lors d'une précédente réunion en février à renforcer la coordination entre eux et ont chargé la Commission de lancer une procédure d'achats groupés de matériel de protection.
L'OMS a alerté sur l'épuisement des stocks
Masques, gants, lunettes, désinfectants et combinaisons intégrales: nombreux sont les pays dans le monde à interdire l'exportation de matériel médical, alors que l'OMS a alerté quant au "rapide épuisement" des stocks.
L'Allemagne a interdit mercredi l'exportation de matériel médical de protection, notamment de masques. La République tchèque a interdit l'exportation de masques et partiellement de désinfectants.
Le commissaire européen Thierry Breton, chargé notamment du marché intérieur, a souligné que les mesures restrictives "prises au niveau national ne sauraient avoir pour effet d'empêcher un approvisionnement adéquat des équipements de protection individuelle".
L'Italie a besoin d'une dizaine de millions de masques
"Ces équipements doivent aller au personnel soignant dans les régions qui en ont le plus besoin", a-t-il dit. En France, deuxième pays le plus touché par l'épidémie en Europe après l'Italie, le gouvernement a réquisitionné les stocks et la production de masques de protection pour les distribuer prioritairement aux soignants et aux personnes atteintes du coronavirus.
L'Italie, qui ne produit pas de masques, va en recevoir 800.000 d'Afrique du Sud en deux jours mais elle a besoin d'une dizaine de millions d'autres pour faire face à la situation.
"Nous avons besoin de garantir que nos professionnels sont à 100% protégés", a déclaré le ministre tchèque de la Santé Adam Vojtech, appelant à "accélérer" la procédure d'achats groupés lancée par la Commission, à laquelle participent 20 Etats membres, dont l'Italie mais pas la France.
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