L'application sur le terrain des mesures fédérales contre le coronavirus incombe aux bourgmestres depuis le début. Le Conseil National de Sécurité planche maintenant sur des scénarios de riposte locale à de nouveaux foyers de contamination. Voici le sentiment de plusieurs bourgmestres par rapport à ces responsabilités.
Au Conseil National de Sécurité de ce jeudi, il sera question de différents scenarios d'action au niveau local pour endiguer les foyers locaux du virus. Des reconfinements limités (à une entreprise, un quartier, etc.) pourront être décidés plutôt qu'un reconfinement général du pays (comme au début de la crise). Les bourgmestres sont, comme depuis le début de la crise, en première ligne pour appliquer ces scénarios.
"Je ne vais pas dire que tout le monde se connaît mais presque, c'est assez facile de déterminer des foyers éventuels", confirme Emmanuel Berton, bourgmestre MR de Villers-la-Ville (Brabant wallon), au micro de notre journaliste Bernard Lobet.
Les bourgmestres seront aussi mobilisés face aux relâchements observés, par endroits, dans le respect des mesures de distanciation sociale préconisées par les autorités. Ils demandent plus de clarté: "Plus les consignes sont précises et plus elles collent à la réalité du terrain, mieux c'est", indique Christine Poulin, bourgmestre PS de Walcourt (Namur).
Les mesures du CNS pourront être "nationales", comme un port plus généralisé du masque buccal dans les lieux publics et dans les services publics, ou "locales", là ou des foyers de contaminations ont été récemment constatés, comme à Anvers.
C'est ce que demande notamment Olivier Saint-Amand, bourgmestre Ecolo de la ville d'Enghien (Hainaut): "On a souffert d'un manque de clarté, de devoir aller chercher à droite, à gauche une série d'informations et d'interprétations des textes... (Sur le souhait d'imposer le masque pour les clients au marché) Ce serait bien que cette décision soit prise au niveau national. Ca nous éviterait de prendre une mesure locale qui a évidemment moins de poids que quand elle est générale".
Le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, demande au CNS d'autoriser les bourgmestres à imposer le port du masque dans certains lieux publics ouverts. À certains endroits, la concentration de personnes sur l’espace public est source d’inquiétude, notamment place du Vieux, en bord de Sambre, sur les marchés.
A partir de samedi, à Anvers, les rassemblements de plus de 10 personnes, hors liens familiaux, seront interdits. Le port du masque sera désormais obligatoire sur les marchés, les kermesses et dans tout espace ouvert au public. Cette mesure ne s'applique pas aux lieux de consommation où la distance de sécurité de 1,5 mètre peut être respectée.
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