"Personne ne parle de nous, même pas le Codeco (ndlr: le comité de concertation)! On risque de perdre nos fonds de commerce et se retrouver au chômage", déplore Mohamed via notre bouton orange Alertez-nous. Ce gérant d’un bar à chicha à Charleroi tient à témoigner de sa situation compliquée et incertaine.
"Nous attentions l’ouverture de l’horeca avec impatience depuis plusieurs mois. Quand le plan extérieur a été mis en place, plusieurs bars de la région ont recommencé à travailler. Après quelques jours, la police a débarqué pour leur dire que l’utilisation de la chicha était toujours interdite. Ils ont dû refermer", indique Mohamed qui assure devoir continuer à payer son loyer.
"J’attendais le 9 juin pour enfin pouvoir travailler car je n'ai pas de terrasse et là c’est la douche froide", ajoute le gérant d’un ton énervé. "C’est vraiment le flou total. J’espère que le Codeco du 4 juin va nous donner le feu vert pour enfin travailler, sinon c’est la catastrophe", craint le gérant.
Ce n’est pas un oubli, le point est clairement sur la table des autorités
Qu’en est-il exactement ? Jusque quand l’utilisation individuelle et collective des narguilés dans les lieux accessibles au public est-elle interdite ? Nous avons posé la question au Centre de crise du SPF intérieur. Selon le porte-parole, les autorités devraient trancher à ce sujet. "Ce n’est pas un oubli. Le point est clairement sur la table. On sait que c’est quelque chose que le secteur et les clients attendent", assure Antoine Iseux. "On devrait avoir plus d’informations dans l’arrêté ministériel qui détaille les mesures sanitaires qui seront en vigueur le 9 juin. Sa publication est attendue pour le 5 juin", prévoit-il.
Un risque de contamination plus important
Le porte-parole du Centre de crise souligne que les bars à chicha sont traités spécifiquement en raison d’un risque de contamination plus important. "Le fait de porter à la bouche la même chicha représente un risque plus important puisque le virus se propage notamment lors d’un contact avec les muqueuses", indique Antoine Iseux. "Et le fait d’inspirer et d’expirer fortement de l’air contribue à la dissémination de microgouttelettes. La situation est donc différente que lorsque des personnes boivent un verre en terrasse à une distance suffisante", ajoute-t-il.
Le porte-parole rappelle d’ailleurs que les bars à chicha peuvent être ouverts et proposer des boissons, en respectant les mesures et les restrictions sanitaires. C’est l’utilisation des pipes à eau qui est actuellement interdite.
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