Au premier jour de la suspension des classes afin de freiner la propagation du Covid-19 en Belgique, les parents ont massivement renoncé à envoyer leurs enfants dans les garderies organisées par les écoles ce lundi.
Selon les chiffres collectés auprès des différents réseaux d'enseignement, le taux de présence dans le fondamental (maternel et primaire) était en moyenne sous les 10% à peine.
Dans le secondaire, ce chiffre était encore plus bas, ce qui a poussé très vite la ministre de l'Education Caroline Désir (PS) à qualifier cette faible présence de "réussite". Dans les écoles communales et provinciales de Wallonie et à Bruxelles, le taux de présence était quasi partout inférieur à 10%, selon un sondage mené par le Conseil de l'enseignement des communes et des provinces (CECP) auprès du millier d'écoles affilées.
"Sur les 1.050 écoles interrogées aujourd'hui, nous avons eu 712 réponses. Et dans 698 écoles, le taux de présence des élèves était inférieur à 10%. Dans neuf écoles, il évoluait entre 11 et 20%", selon Dominique Luperto, secrétaire général ad interim du CECP, interrogé par Belga.
Cela ne présage pas de ce qui va se passer dans les prochains jours
Dans le réseau catholique, qui scolarise la moitié des jeunes francophones environ, les chiffres de présence étaient encore plus faibles. Ainsi, dans les écoles fondamentales catholiques, seuls 2,16% des enfants étaient présents lundi, et à peine 0,1% dans le secondaire, selon des chiffres collectés par le Secrétariat général de l'enseignement catholique (SeGEC). "On peut dire que c'est une présence minimale, bien en deçà de ce qui était attendu, mais cela ne présage pas de ce qui va se passer dans les prochains jours", a réagi Etienne Michel, directeur général du SeGEC. "Beaucoup de parents n'ont pas encore une solution opérationnelle pour les trois semaines à venir, mais c'est en tout cas une indication d'une prise de conscience au sein de la population".
Les chiffres en Flandre
En Flandre, l'appel à ne pas envoyer les enfants à l'école a également été bien suivi lundi. Seuls 19% des enfants étaient présents dans les écoles fondamentales de Flandre, et moins de cinq pour cent dans le secondaire, selon des chiffres livrés par le ministre flamand de l'Education, Ben Weyts (N-VA).
Cours suspendus jusqu'au 3 avril
Pour freiner la propagation du Covid-19, les autorités ont décidé jeudi dernier de suspendre les cours pour trois semaines dans toutes les écoles du pays, une mesure rarissime. Logiquement, tous les élèves sont dès lors présumés absents de manière justifiée. Chaque établissement est toutefois tenu d'accueillir ses élèves dont les parents travaillent dans des domaines des soins de santé, de la sécurité publique, de l'accueil de la petite enfance, des personnes âgées ou de l'enseignement, ainsi que ceux dont les parents ne peuvent faire autrement que de les confier à leurs grands-parents, catégorie à risque du Covid-19, selon une circulaire ministérielle envoyée fin de semaine passée.
Cette longue interruption programmée des cours préoccupe toutefois plusieurs acteurs de l'enseignement qui s'inquiètent pour la continuité des enseignements des élèves, et aussi sur la pertinence d'organiser les traditionnelles épreuves certificatives externes en juin prochain, dont le CEB (certificat d'études de base). Pour discuter de toutes ces questions, les représentants des pouvoirs organisateurs de l'enseignement et des syndicats des enseignants doivent rencontrer ce mardi la ministre de l'Education Caroline Désir. Il y sera notamment question des moyens d'assurer un suivi des élèves à distance au moyen des outils numériques.
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