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Plus d’indépendants et plus d’étudiants font appel aux CPAS: "C'est dur mais on n'a pas vraiment le choix"

 
CORONAVIRUS
 

Les CPAS lancent un cri d’alarme. Suite à la crise sanitaire, les Centres publics d'action sociale s'attendent dans les mois qui viennent, à être très sollicités. Ils parlent d'une augmentation de 15 à 30% du nombre de nouveaux demandeurs du revenu d’intégration. Des citoyens dont le profil est aussi en train de changer.

La vie de Daniel, par exemple, a basculé le 25 juin dernier. Guide touristique au Pérou, il a dû arrêter son activité. De retour en Belgique, il n’a plus rien. Seule solution: se tourner vers le CPAS.

"C'est dur mais on n'a pas vraiment le choix. Quand on n'a plus d'entrée d'argent brutalement, que faire? C'est plus facile pour moi d'aller faire une demande au CPAS que d'aller demander de l'aide aux amis", confie-t-il.  

Aujourd’hui, Daniel reçoit un revenu d’intégration de 639€ par mois. Son profil n’est plus une exception dans ce centre d’action sociale. Ici, les demandes d’aides ont augmenté de 15% ces 6 derniers mois.

"Des gens ont vécu sur leurs réserves. Je pense aux petits indépendants de la région. Ils attendant la reprise qui ne vient pas et qui à un moment donné ont le couteau sous la gorge et n'y arrivent plus", indique Christine Bador, la présidente du CPAS d'Yvoir.

Plus d’indépendants et plus d’étudiants aussi doivent aujourd’hui faire appel au CPAS.

"On constate une augmentation. Les parents n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins car eux aussi sont en difficulté. Ils avaient des jobs, maintenant il n'y en a plus pour les étudiants. Evidemment, là, le CPAS doit intervenir", ajoute Christine Bador.

Ces nouveaux profils inquiètent la Fédération des CPAS. Selon elle, le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration pourrait passer de 150.000 aujourd’hui à près de 180.000 dans les prochains mois.

Daniel lui ignore quand il pourra reprendre le travail à l’étranger.

"Si ça ne peut pas se faire, il va falloir trouver des alternatives. J'ai 63 ans donc trouver du travail... Je suis bilingue français-espagnol, je n'ai pas un profil particulièrement attractif", estime-t-il.

En attendant, Daniel doit s’armer de patience. La suite de sa vie dépendra de l’évolution du virus.


 

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