L'astronome belge Eric Elst est décédé dimanche à Anvers à l'âge de 85 ans, a annoncé jeudi l'Observatoire public Mira sur Twitter. D'une période allant de 1986 à 2002, ce scientifique né à Mortsel (province d'Anvers) a découvert pas moins de 3.760 astéroïdes, faisant de lui l'homme en ayant détecté, seul et sans l'aide des systèmes automatisés d'aujourd'hui, le plus grand nombre.
Beaucoup de ces astéroïdes ont été baptisés de noms en lien avec la Belgique, tels que Jacques Brel, Julie et Melissa, Damien (du Père Damien), Mercator, Frimout, Solvay, Magritte, Eddy Wally (chanteur), Memling (peintre), Kim Clijsters, ou encore Baekeland (chimiste). Au-delà des noms de personnes célèbres dans l'histoire belge, la société Sabena, ou encore les villes d'Ostende, de Bruges et de Gand, ont également reçu l'honneur de voir leur nom être attribué à un astéroïde découvert par Eric Elst.
En tant qu'astronome, Elst était un "représentant de la génération précédente", a déclaré Philippe Mollet de l'Observatoire Mira. "Le travail qu'Elst effectuait à la main, pour ainsi dire, est maintenant réalisé à l'aide de systèmes automatisés. Elst n'est peut-être 'que' onzième dans le classement du plus grand nombre de découvertes, mais il n'est précédé que par de tels systèmes et un trio de chercheurs." Eric Elst n'était "bien évidemment pas un astronome du 19e siècle", souligne M. Mollet, "mais il ne disposait pas non plus des systèmes entièrement informatisés que les scientifiques utilisent aujourd'hui, et pour effectuer ce qui peut maintenant être fait depuis un bureau à Uccle, par exemple, il devait partir en expédition en Bulgarie ou au Chili". Il n'était "certainement pas un scientifique ennuyeux", ajoute Philippe Mollet. "Il était passionné par son travail mais aussi un libre penseur qui avait une opinion claire sur d'autres sujets que l'astronomie, pour lesquels il pouvait se montrer brillant". "Ses vastes intérêts, par exemple en matière de musique classique, ont également percolé dans les noms qu'il a donnés aux astéroïdes." Il est encore possible de se recueillir devant le corps d'Elst jusqu'à vendredi (demain) à l'Observatoire astronomique Urania à Hove (province d'Anvers). Les adieux sont prévus dimanche, également à Urania.
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