Des agriculteurs dénoncent des contrôles disproportionnés des agents de l'Afsca, l'agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire. De nombreux détails ont été pointé du doigt, de quoi décourager ces indépendants qui demandent plus de souplesse. Ce sont pas moins de 10.000 contrôles qui ont été effectués l'an dernier dans des exploitations agricoles.
Sur la commune de Chièvres dans le Hainaut, Nathalie se dit victime d'un acharnement de l'Afsca. Elle a reçu la visite d'agents de l'Afsca à trois reprises cette année, dont une qui s'est mal terminée en décembre. Elle juge insensées les remarques qui lui sont faites : "Il a été mis dans le rapport qu'il y a du gras sur les pieds du mobilier. Et c'est à cause de ça qu'on nous fait fermer". "Cela n'a aucun impact sur la qualité de l'aliment", estime-t-elle.
L'agricultrice dénonce aussi le comportement des contrôleurs de l'agence avec une impression d'être prise de haut. "La façon de parler n'était pas correcte du tout. Ce n'est pas vivable de travailler comme on travaille et vivre ça. On a l'impression qu'on fait tout mal", témoigne Nathalie, découragée. Elle avoue avoir pensé tout arrêter : "On voulait tout vendre. Mon fils aussi, qui a pourtant énormément d'énergie et de courage".
Des assouplissements et un accompagnement
La Fédération Unie de Groupements d'Eleveurs et d'Agriculteurs (FUGEA) a déjà entendu des témoignages de la sorte. Il réclame donc des contrôles plus adapté, comme l'indique son président Philippe Duvivier : "On est tous d'accord qu'il faut des normes sanitaires. Par rapport aux normes d'hygiène on a un petit problème : au niveau de nos petites fermes, nous ne sommes pas des industries, nous pensons que l'Afsca est trop rigide par rapport à ces contrôles".
Du côté de l'agence de contrôle, "des assouplissements sont prévus pour les petites agriculteurs et producteurs locaux", réagit-on. La porte-parole Stéphanie Maquoi assure que la fréquence de contrôles est réduite. "Tout un système d'accompagnement est mis en place pour aider les petits producteurs à bien comprendre la législation qui est européenne", ajoute-t-elle.
Ces assouplissements sont trop faibles pour certains agriculteurs. Ils ont interpellé le ministre de l'Agriculture David Clarinval. Ce dernier devrait organiser une réunion dans les prochains jours pour permettre de discuter de cette problématique. L'an dernier, 10.000 contrôles ont été effectué dans des exploitations agricoles. Parmi elles, 9 sur 10 étaient conformes.
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