Des masques sont à présent disponibles à la vente dans nos supermarchés. Le stock est difficile à chiffrer précisément, la fédération de la grande distribution n'ayant pas centralisé l'information mais il y en a plusieurs dizaines de millions. Toutes les enseignes ne vont pas écouler leur cargaison en même temps. Certaines ne les mettent en vente qu'à partir de lundi prochain. Chaque client pourra en acheter un nombre limité. Cela variera en fonction des magasins, mais on parle, par exemple, d'une boite maximum par acheteur, sachant qu'une boite contient 50 masques.
> CORONAVIRUS EN BELGIQUE: les dernières infos
Ces masques sont presque toujours vendus quasiment au prix coûtant. Comptez un peu plus de 30 euros pour une boite de 50. Et s'il y a un léger supplément, la fédération des commerces (Comeos) prévient qu'il sera versé à des oeuvres caritatives.
On parlait jusqu'ici de pénurie de masques mais le gouvernement profite, sur plusieurs plans, des canaux de la grande distribution. Ces enseignes ont des centrales d'achats performantes, parfois européennes, elles ont donc leurs propres réseaux pour se fournir en marchandise, en Chine notamment. D'ailleurs, les marques de grands magasins vont aider nos autorités dans l'approvisionnement.
Grâce à leur force d'achat, elles ont promis de vendre environ 5 millions de masques par semaine, à l'État belge. Le gouvernement fédéral va ainsi se reconstituer un stock. Disponible en cas de rebond de l'épidémie.
Enfin, le maillage des supermarchés va aider le gouvernement à toucher des clients partout, pour la diffusion de ces masques de protection, désormais obligatoires à certains endroits. Dans les transports en commun par exemple.
La grogne des pharmaciens
L'Association pharmaceutique belge (APB) exprime certaines craintes quant à la vente des masques en grande surface. Elle pointe notamment le manque d'information sur l'utilisation adéquate des masques lorsque ce matériel est vendu en magasins. "S'il est mal utilisé, non seulement le masque ne protège pas mais il devient en outre une source de contamination", souligne M. Zwaenepoel, le porte-parole de l'APB.
"Nous avons proposé le 25 avril un plan en concertation avec les grossistes-répartiteurs, les associations de patients et les autorités afin de distribuer rapidement des masques chirurgicaux certifiés à la population avec les conseils de bon usage", mais les commerçants ont décidé de faire cavalier seul, selon l'APB, qui épingle la fédération belge du commerce et des services (Comeos). Les membres de la fédération "ont menacé de vendre des dizaines de millions de masques à l'étranger au lieu de les vendre aux autorités belges et ce, tant qu'un arrêté ministériel limiterait le canal de distribution de ces masques aux seules pharmacies. Le gouvernement a fini par céder au chantage et on peut de nouveau s'attendre à une ruée dans les rayons", fustigent les pharmaciens.
Vos commentaires