La citoyenneté et la lutte contre le radicalisme feront bientôt l'objet de cours dans les établissements pénitentiaires. Dans le même temps, la mesure selon laquelle un expert en anti-radicalisme doit intégrer les prisons a pris beaucoup de retard en raison de lenteurs de la procédure.
La Fédération Wallonie-Bruxelles va débloquer 26.000 euros pour l'organisation de cours "anti-radicalisme" et "citoyenneté" au sein même des prisons à partir du 1er janvier. L'arrêté ministériel en ce sens vient d'être publié au Moniteur, rapportent mercredi les journaux de Sudpresse.
Concrètement, 400 détenus pourront suivre ces cours sur l'ensemble des 19 établissements pénitentiaires de Wallonie-Bruxelles. Les formations seront dispensées par des professeurs de l'enseignement de promotion sociale.
"La particularité de ces cours est qu'ils pourront être donnés, outre les établissements d'enseignement de promotion sociale, dans les prisons mêmes", indique la ministre Isabelle Simonis. "Nous visons un public précis. Les faits ont montré que certaines personnes condamnées pour de la petite délinquance se sont radicalisées en prison, en étant au contact d'autres détenus. Ce sont ces personnes que nous voulons toucher en priorité", ajoute-t-elle.
Le recrutement d'un expert en anti-radicalisme prend du retard
Au même moment, on apprend que la décision du gouvernement de recruter un expert international spécialisé dans la déradicalisation des détenus tarde à se concrétiser. Selon l'Inspection des finances, le recrutement ne peut s'effectuer qu'après un appel d'offres public européen. Une procédure qui peut encore durer des mois, rapporte De Standaard mercredi.
À la suite des attentats déjoués à Verviers, le gouvernement a décidé de s'attaquer à la prévention de la radicalisation des détenus. Pour ce faire, Ivan Calabuig-Williams, un expert international en la matière, devait être engagé en tant que consultant.
Mais l'Inspection des finances, en charge du contrôle des recettes et des dépenses publiques, a formulé un avis négatif. Le recrutement ne peut se faire qu'après avoir lancé un appel d'offres européen, précise-t-elle. Il n'est, en outre, pas encore établi qu'Ivan Calabuig-Williams puisse effectivement être considéré comme un expert.
Cet avis négatif a fait prendre des mois de retard au dossier, ce qui pourrait empêcher la Justice de recourir aux services d'Ivan Calabuig-Williams. Le cabinet du ministre de la Justice cherche une solution.
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