Unia a envoyé une lettre aux syndicats des propriétaires et des locataires afin de leur rappeler que les comportements discriminants à l'égard du personnel soignant, comme l'expulsion d'un logement, peuvent être punis par la loi, indique mardi le centre interfédéral de lutte contre la discrimination. "Ces comportements n'ont pas leur place dans une société où la solidarité doit prévaloir", ajoute son directeur Patrick Charlier.
Unia s'indigne des comportements discriminants à l'égard des infirmiers, des médecins et de tout le personnel soignant apparus ces dernières semaines à cause de l'épidémie de coronavirus. Le centre interfédéral précise avoir répertorié de nombreux cas de stigmatisation ou même de harcèlement par des voisins et colocataires, car les membres du personnel soignant sont considérés comme une menace de contamination.
Il évoque le cas d'une aide-soignante à qui on demande de ne pas garer sa voiture dans le quartier, d'un infirmier qui doit porter des gants lorsqu'il entre dans son immeuble ou de soignants encouragés à déménager le plus rapidement possible, voire expulsés de leur logement.
Ces comportements sont interdits par la loi
Il est cependant interdit d'exiger le départ d'un locataire juste parce qu'il est membre du personnel soignant, même si un propriétaire entend protéger les autres locataires d'une éventuelle contamination, souligne Unia. "On peut parler de discrimination directe sur base de l'état de santé actuel ou futur, que la personne soit effectivement porteuse du virus ou non", poursuit le centre inter-fédéral.
"Nous avons rappelé aux syndicats des propriétaires et des locataires que ces comportements sont interdits par la loi." Afficher des invitations à déménager sur la porte des membres du personnel soignant ou les distribuer au sein des immeubles constituent également des incitations à la discrimination ou du harcèlement, ajoute encore Unia.
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