La redistribution des denrées alimentaires a connu un énorme coup d'accélérateur depuis plusieurs années, et encore plus avec la crise Covid.
C'est notamment le cas à Forest, en région bruxelloise, avec l'ASBL No Javel. Créée en 2016, elle récupère les denrées et les redistribue chaque mois à des personnes qui en ont besoin. En peu de temps, elle est passée de 500 à 1.000 foyers aidés.
Parmi les personnes fréquentant cette association, il y a des chômeurs, des étudiants, des personnes précarisées, mais aussi des personnes qui travaillent, mais qui ne savent plus subvenir à leurs besoins en raison de la crise sanitaire, de la hausse des prix de l'énergie...
En outre, No Javel fournit aussi de la nourriture à une vingtaine d'associations. Et en peu de temps, la redistribution de denrée a explosé : en 2019, l'ASBL redistribuait 21 tonnes d'invendus alimentaires. En 2020, c'est passé à 120 tonnes. En 2021, c'est monté à 250 tonnes. Soit 12 fois plus d'invendus redistribués en un peu plus de deux ans.
Selon la Fédération belge des Banques alimentaires, il y a eu en moyenne 177.238 bénéficiaires par mois en 2021. Et en 2022, cela augmente de 2.000 personnes par mois
Ce type d'ASBL existe un peu partout. Elles sont nécessaires pour venir en aide à un public toujours plus nombreux.
"La précarité a toujours été présente et la pauvreté grandit chaque année en Belgique et à Bruxelles, a expliqué la fondatrice de l'ASBL, Alice Berwart. Avec l'arrivée de la crise sanitaire, des personnes se sont retrouvées dans la précarité du jour au lendemain, malgré que cette période de crise soit plus ou moins passée, certains se retrouvent toujours dans la crise aujourd'hui. Il y a des personnes qui se sont endettées pour très longtemps. Chacun/chacune qui vient à un rendez-vous, on fait en sorte qu'il n'y ait pas de file, qu'on puisse discuter avec chaque personne, qu'on puisse lui expliquer comment cuisiner des aliments aussi puisque tout le monde n'a pas accès à ce genre d'alimentation, surtout en situation de pauvreté".
Stéphane, chauffeur-livreur depuis 2 ans et demi au sein de l'ASBL, a vu une population très différente apparaître ces derniers mois
"On connaît des gens qui viennent dans le secteur ouvrier, qui bossent, mais qui sont les seuls du foyer à bosser par exemple. Après, il y a aussi des gens qui travaillent mais à temps partiel. Il y a des personnes qui ont vu les prix augmenter, très récemment, et tout le monde le subit, on a vu une hausse des prix, des matériaux, des énergies, le coût de la vie augmente. Donc nous on a vu une différence de fréquentation."
120 bénévoles travaillent chez No Javel. Il y a également un vide-dressing solidaire permet d’acheter des vêtements pour 1€.
Une donnerie permet de prendre et déposer des objets. Et, depuis fin mars, un coin est consacré aux jouets pour enfants.
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