Face au rebond du nombre de cas de coronavirus, la ville d'Anvers a instauré un couvre-feu entre 23h et 6h du matin entré en vigueur hier soir. À Bruxelles le médecin en chef des Cliniques Saint-Jean Kenneth Coenye estime "qu'une situation similaire à Anvers n'est plus très loin". Alors, les politiques de dépistage et de suivi des cas positifs est-il suffisant ?
Tester doit entraîner des mesures spécifiques derrière
Non, selon Jean-Christophe Goffard, chef du service de médecine interne et responsable des unités Covid-19 à l’hôpital Erasme. "Le problème c'est l'opacité des données qu'on a pour l'instant, le dépistage et le traçage" estime-t-il. Pour ce spécialiste, les tests devraient être appliqués "à une population bien plus large et avec une identification des cas qui ont été en contact avec personnes positives de façon beaucoup plus efficaces que ce que l'on fait maintenant".
En effet, effectuer des tests sans appliquer de suivi est utile "pour rassurer les patients", admet Jean-Christophe Goffard. "Mais dans une gestion l'épidémie ben on est dans une gestion collective. Tester doit entraîner des mesures spécifiques pour l'individu positif mais également pour son entourage. Sinon c'est totalement inutile et c'est même jeter de l'argent à la poubelle si la personne est très peu symptomatique. On doit élargir les tests", insiste-t-il.
Tests disponibles en pharmacies
En France, la politique est bien différente. Se faire tester demeure beaucoup simple et rapide. Des tests sérologiques sont disponibles en pharmacie pour une quinzaine d'euros. Ils permettent de détecter les anticoprs qui se trouvent dans l'organisme et par conséquent de savoir si on a contracté la maladie dans le passé. Ce test n'est pas recommandé pour les personnes présentant des symptômes du Covid-19. Il faut alors effectuer un test PCR, un prélèvement nasal à l'aide d'un écouvillon.
À partir de samedi prochain, les voyageurs de retour en France en provenance d'un des 16 pays considérés à risques seront systématiquement testés en PCR. Les résultats seront disponibles en ligne dans les 24 heures. Les personnes positives seront directement contactées.
La disponibilité de tels tests sérologiques constitue une réelle avancée selon le docteur Goffard. Il précise toutefois que "ça ne permettra malheureusement pas de casser les chaînes de transmission mais d'avoir une idée du nombre de personnes qui ont été infectées". À propos des tests systématiques au retour de l'étranger, ce spécialiste s'interroge : "Où est l'étranger ? Est-ce que l'étranger est au-delà de la frontière linguistique ? Doit-on être tester au retour d'Anvers ? C'est peut-être la réponse oui : élargissons les tests pour pouvoir casser ces chaînes de transmission".
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