Wouter Beke, le ministre de l’Économie et des Consommateurs répondait aux questions des députés au sujet de la faillite de Thomas Cook. Au centre des questions: le sort des clients du tour opérateur, en ce moment en voyage à l'étranger. Selon le ministre, les vacanciers invités à payer leur séjour à la place de Thomas Cook ne doivent pas le faire. Or, ceux-ci affirment subir des pressions de la part des hôteliers pour qu'ils mettent la main au portefeuille. Que faire?
Plusieurs touristes belges affirment être pris en otages par leur hôtel. On leur demande de payer leur séjour, alors que les vacanciers l'ont déjà payé une première fois auprès de Thomas Cook. Les directions d'hôtels chercheraient ainsi à récupérer l'argent qu'elles craignent de ne jamais recevoir de la part de Thomas Cook, déclaré en faillite. "Nous sommes actuellement à Chypre retenus à notre hôtel contre notre gré", affirme Michel, via le bouton orange Alertez-nous. "Notre hôtel nous réclame les trois premiers jours précédents la faillite de Thomas Cook", dit-il. Même son de cloche du côté d'une gérante d'agence de voyage qui a tenu à dénoncer la situation. "J'ai un couple de clients en séjour dans un hôtel cubain jusqu'au 2 octobre, dit-elle. Ce dernier prend en otage tous les clients du tour-opérateur !"
"Des gardes ont été engagés par l'hôtel et tous les clients sont pris en otages"
Selon cet agent de voyage, l'hôtel aurait reçu une directive claire de la part du gouvernement cubain. Une information que nous n'avons pas été en mesure de confirmer pour l'instant. "Hier après-midi, le gouvernement cubain a en effet envoyé une directive à tous les hôtels du pays afin qu'ils réclament la totalité du paiement des nuitées de chaque voyageur de Thomas Cook, toutes nationalités confondues, affirme-t-elle. J'ai évidemment dit à mes clients de ne rien payer car le Fonds de Garantie Voyages allait intervenir mais l'hôtel ne veut absolument rien savoir. Le ministère belge des affaires étrangères a été également contacté et ce dernier a envoyé un document officiel à l'établissement afin de leur expliquer que la totalité des frais ne devaient pas être imputés aux clients. Rien n'y fait, les clients doivent eux-mêmes payer !"
Par ailleurs, l'agent de voyage explique que la situation serait en train de se dégrader sur place. "Des gardes ont en effet été engagés par l'hôtel et tous les clients qui devaient reprendre l'avion ce jour sont pris en otages. Soit ils paient, soit ils ne quittent pas le hall de l'hôtel", décrit-elle, après avoir discuté par téléphone avec ses clients.
Le ministre belge des Consommateurs est clair: "Ne payez pas!"
Mais la directive du Fonds de Garantie est claire: malgré les pressions, il ne faut pas payer. Même le ministre belge des Consommateurs, Wouter Beke, l'a répété en commission parlementaire. "Mon conseil est très clair: ne payez pas!, a dit Wouter Beke. Cela peut être un conseil innocent, mais si vous payez l'hôtelier, vous ne serez pas remboursés".
"Le fonds de Garantie ne se rend absolument pas compte de la pression et des menaces (parfois physiques) exercées sur place, déplore néanmoins l'agent de voyage. Et si ce soir mes clients sont mis à la porte de l'établissement? Qui va les aider?".
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