Les pseudos congrès médicaux sous le soleil, c’est terminé, nous disent les médecins que nous avons consultés. Ou du moins, c’est contrôlé, notamment via la plateforme Mdeon.
"Les firmes maintenant sont extrêmement limitées quant à la durée du temps pendant lequel la personne peut y aller, quant à l’investissement par jour", explique Yves van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus.
Mais les conflits d’intérêt, c’est à dire le tiraillement entre intérêts multiples, privés et publics, c’est souvent plus subtil et jusqu’à présent, peu transparent. Pendant la crise sanitaire, toutes les précautions n'ont pas toujours été prises pour éviter de tels conflits, dit Yves van Laethem. "Peut-être pour des raisons d’urgence", explique-t-il.
2025 euros de Pfizer en 2019, mais "pas de conflit d'intérêt" pour Yves van Laethem
Le site betransparent répertorie les primes et avantages octroyés aux médecins par les firmes pharmaceutiques. En 2019, le porte-parole interfédéral lui-même a perçu 2025 euros de Pfizer, le 1er fournisseur de vaccins.
"À cette époque-là, il s’agit d’un nouvel antibiotique, donc quelque chose qui n’a rien à voir avec la branche vaccination de la firme en question", dit Yves van Laethem.
Donc pas de conflit d’intérêt ? "Pour moi, pas de conflit d’intérêt. Et ça a été examiné d’ailleurs par le comité d’éthique du Conseil supérieur de la santé, qui a considéré que ce type de prestation ne me mettait pas dans une position où j’allais favoriser la firme par rapport à un vaccin", explique Yves van Laethem.
Le virologue Marc Van Ranst a cumulé les avantages, rien concernant Emmanuel André
Ce sont, dit Marc Van Ranst, des séminaires donnés à des médecins et sponsorisés par des firmes pharmaceutiques. Pour avoir refusé de les déclarer, il a démissionné du Conseil supérieur de la santé.
Sur betransparent, rien en revanche concernant Emmanuel André. "Moi j’ai toujours décidé de ne pas être dans une relation financière avec des firmes pharmaceutiques ou des firmes qui développent des thèses diagnostics. Pourquoi ? Justement pour éviter ce doute", déclare-t-il.
Sa photo apparaît pourtant sur le site de la société Savics qui collecte des données médicales en Afrique essentiellement. Emmanuel André l’a conseillé sans, dit-il, que cela lui rapporte de l’argent.
"Cette relation s’est arrêtée au mois de mars 2020, tout simplement parce que je ne faisais plus le job de service. J’étais full time sur la gestion de la crise Covid", explique-t-il.
Il ne faut pas voir des complots partout, conclut le médecin. Mais plus que jamais, la transparence est le meilleur rempart contre les soupçons.
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