L'incident survenu à l'école St-Michel de Tournai où une élève de 4 ans a été ligotée soulève nombre de questions. Jusqu'où peut-on aller pour raisonner un enfant turbulent à l'école ? Faut-il punir ? Et si oui, comment ? Et in fine, quelle est la bonne attitude à adopter ?
Quelle serait la punition efficace quand on fait une bêtise à l’école ? "Mettre dehors, c’est déjà bien", estime un élève interrogé dans la cour de l'école fondamentale Don Bosco, à Liège. "Aller chez monsieur le directeur", suggère une fillette. "Pas de récré ou balayer tous les couloirs", suggère un garçon. Pour un père de famille, il faut avant tout donner "la priorité au dialogue", et bannir la violence physique.
Ces parents ont trouvé une partie de la réponse : échanger avec l’enfant pour lui faire comprendre son geste. Dans cette école, la priorité est donnée au dialogue. Puis vient le temps des sanctions plus lourdes, si le message n’est pas passé. Par exemple, si un élève insulte un camarade, le directeur lui demande de rédiger une dissertation.
"Un travail de plusieurs pages sur, par exemple, un personnage connu pour son engagement au service de l’humanité et de l’humanisme", explique Éric Vanderstukken. "Ça peut être aussi rendre service à l’école, réparer, aller aider chez les petits", ajoute-t-il.
Ce directeur veut conscientiser ses élèves avec des punitions qui ont du sens. C’est ce que recommande le pédopsychiatre que nous avons rencontré : ne pas humilier l’enfant, mais privilégier la reconstruction après la bêtise. Mais que faire si l’enfant se montre violent avec un autre élève ?
"Ça peut être poser des actes importants après avoir retiré l’enfant de la classe, après l’avoir éventuellement envoyé à la direction. Dans la classe, il y aura un petit travail de réparation de quelque chose qui doit être tangible pour l’enfant. Et que ce qu’il a fait de bien puisse témoigner de sa reconstruction personnelle", explique Alain Malchair, responsable du service de pédopsychiatrie du CHU de Liège.
Et si la violence est dirigée vers l’enseignant ? "Si on est dans un contexte qui tendrait à se répéter, à ce moment-là une forme d’exclusion pendant un jour, des choses qui vont marquer le coup vis-à-vis du jeune", recommande Alain Malchair.
À la maison, un professeur de cette école vous recommande des sanctions utiles, mais non-vitales : par exemple priver votre enfant de ses activités favorites, mais pas de ses activités sportives.
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