La ministre de l'Education en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir, était l'invitée de Fabrice Grosfilley au micro de Bel RTL ce matin. L'occasion de revenir sur le mal-être des jeunes face à l'enseignement hybride ou à distance. Elle déclare avoir reçu plusieurs signaux d'alerte qui témoignent de la détresse grandissante des jeunes.
"Je m'inquiète pour les adolescents car je rappelle que l'hybridation n'est mise en place qu'à partir de la troisième secondaire", explique la ministre francophone de l'Education au micro de Bel RTL ce matin. Mis en place depuis le mois d'octobre, le système d'enseignement hybride oblige les élèves à suivre leurs cours en visioconférence. Ils ne se rendent en classe que 50% du temps, et parfois, c'est même moins.
"Heureusement, on a pu préserver le primaire et le premier degré du secondaire mais c'est vrai qu'il y a une série de signaux inquiétants sur l'état de bien-être de nos jeunes. La situation est vraiment compliquée pour eux", précise Caroline Désir.
Des résultats moins bons, du retard en terme d'apprentissage et des cas de dépression chez les adolescents
Si l'absentéisme et les résultats moins bons font parties des signaux qui ont alertés la ministre sur l'état de santé mental des jeunes Belges, Caroline Désir a aussi reçu de nombreux e-mails de parents et même d'élèves inquiets face au code rouge qui dure dans les écoles. "Il y a eu plusieurs signaux d'alertes: des études universitaires, l'enquête menée par la FAPEO (ndlr, Fédération des Associations de Parents de l'Enseignement Officiel) récemment mais aussi des mails de parents inquiets et parfois même d'élèves aussi. C'est vrai que les bulletins du mois de décembre ont fait une première photographie de la situation de l'état de connaissance de nos jeunes. C'est clair qu'il y a du retard."
En cause, les trois mois passés sans école l'année dernière et un début d'année quelque peu chaotique avec le deuxième confinement en octobre. "C'est difficile pour les jeunes de suivre l'enseignement hybride. On leur demande beaucoup de travail en autonomie et ce n'est pas évident pour eux", précise la ministre.
Si le code rouge a été maintenu pour les écoles jusqu'au vacances de Carnaval au moins, c'est surtout parce que la situation épidémiologique ne permet pas un retour à la normale pour l'instant. "On sait que l'enseignement hybride est quelque part la moins pire des solutions pour ne pas couper le lien avec l'école. Mais on sait que ce n'est pas non plus l'idéal pour les élèves", confie Caroline Désir.
"Si aujourd'hui je suis plus pessimiste, c'est parce que ça dure depuis longtemps. Ca fait maintenant 7 semaines qu'on est en hybridation et on sait qu'on va devoir encore tenir plusieurs semaines", détaille la ministre de l'Education, précisant qu'elle préfèrerait que les élèves puissent retourner en classe tous les jours. "Les difficultés commencent à se révéler. J'ai, par exemple, des psychologues de PMS (ndlr, centre psycho-médicaux-sociaux) qui m'alertent sur l'état de santé mental de certains de nos jeunes. Il y a des cas de dépression, on doit entendre ces signaux d'alerte et prendre ce mal-être en compte"
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