Pour la première fois depuis la révélation de la tricherie aux normes de pollution du groupe Volkswagen, une dizaine de clients belges de la marque ont décidé de déposer plainte au pénal. Ces propriétaires invoquent un double préjudice: moral et financier. Mathieu Langer et Julien Raway ont rencontré l'un des plaignants pour le RTLinfo 19H.
Nos journalistes ont rencontré Eric, chauffagiste dans la région de Huy, et propriétaire de deux véhicules Volkswagen. Il est client de la marque depuis trente ans, et s'est senti trahi et lésé par la tricherie antipollution. Lui et d'autres clients ont décidé de porter plainte contre le constructeur allemand. "Je me demande ce qu'on va faire sur mon véhicule. On va changer les injecteurs? On va ouvrir le moteur? Pour moi c'est un fameux problème", confie Eric.
Si son véhicule retourne au garage, Eric se retrouvera sans outil de travail. "Donc moi je réclame 500 euros par jour de dédommagement, étant donné que, comme tout le monde le sait, la main d'œuvre coûte cher", explique l'indépendant.
Une dizaine de personnes vont porter plainte
Assisté par un avocat, Eric va déposer une plainte au pénal devant un juge d'instruction bruxellois. Le juriste qui le conseille dans la démarche, Me Wilmotte, compte une dizaine d'autres propriétaires qui se sont portés partie civile. "Je trouve que c'est très interpellant car on joue avec la santé des gens et le bien-être humain", estime Alexandre Wilmotte. "On parle ici de taux d'émission et de normes environnementales qui ont été contournées. Ce sont des faits qui m'apparaissent extrêmement graves", ajoute l'avocat.
L'instruction aura pour objet de déterminer la gravité de la situation. De son côté, Eric n'en démord pas, sans justification fiable, il ne laissera pas sa voiture aller au garage pour y subir des modifications. Plusieurs autres clients lésés pourraient aussi se joindre prochainement à la procédure, qui vise des faits de tromperie, d'escroquerie et de faux en écriture.
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