1000 euros le travail de fin d'étude: c'est ce que proposent certains sites internet. Ils offrent des services sur mesure aux nombreux étudiants qui finissent leurs TFE ou leurs mémoires en ce moment. Une pratique condamnée par les universités, qui sanctionnent ce qu'elles considèrent comme une fraude.
Nous avons trouvé un site proposant ce type de service. Sur la page internet en question, Esteban Vasquez se définit comme spécialiste des mémoires et des travaux de fin d’étude. Basé à Madagascar, ce rédacteur en rédige plusieurs par semaine pour des étudiants belges peu scrupuleux.
Nous avons interviewé ce rédacteur de travaux de fin d'étude. "Je devrais être capable de faire plus ou moins quatre travaux par mois. Donc un par semaine plus ou moins", confie Esteban Vasquez.
Ses tarifs: un mémoire de 50 pages coûte près de 1000 euros. Peu importe la matière. "Je couvre beaucoup de matières dont je n'ai pas le diplôme. En comptabilité par exemple, je peux faire la mise en boîte, mais alors je ne peux pas faire la partie empirique, parce que je ne la maîtrise pas. En médecine, c'est la même chose", précise M. Vasquez.
Et lorsqu’on l’interroge sur sa méthodologie, le rédacteur a du mal à répondre. "Je ne me sens pas très à l'aise avec des questions comme ça vous voyez", réagit-il avec un sourire.
Ça me paraît fou
Sans évoquer le pourcentage de réussite, cette pratique pourtant légale reste marginale. Elle effraie pourtant les étudiants que nous avons rencontrés à Liège. "Ça me paraît fou. Evidemment c'est un travail qui demande beaucoup de temps et d'énergie", confie Emilie, étudiante en dernière année de droit à l'Université de Liège.
"Ça n'a aucun sens, et c'est en même temps aussi injuste par rapport aux autres. Ça doit aussi nous rendre fiers", commente Amandine, étudiante en dernière année de logopédie.
Il y a un logiciel de détection systématiquement appliqué à tous les mémoires
Si la relecture de l’orthographe est tolérée, la rédaction d’un mémoire par une contribution externe ou le plagiat restent condamnés avec fermeté par les universités. "Quelle que soit la technique de plagiat utilisée par un fraudeur, de toute façon il risque d'être pris en flagrant délit. Il y a un logiciel de détection systématiquement appliqué à tous les mémoires. Mais il y a aussi le regard du promoteur, qui est expert dans le domaine et qui va reconnaître assez facilement des passages qui ont été plagiés", indique Anne-France Lanotte, responsable du service "Guidance étude" de l’Université de Liège.
Les tricheurs démasqués risquent gros. "S'il se fait prendre, non seulement c'est zéro pour le travail, mais il y a la possibilité d'avoir recours à des mesures disciplinaires", ajoute Anne-France Lanotte.
Bien s’organiser, consulter régulièrement ses professeurs, et notez ses sources dès le départ, autant de conseils simples qui permettront aux étudiants d’éviter les dérives, afin de finir leurs études en beauté.
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