Dernière ligne droite pour les étudiants avant la remise des mémoires. Certains candidats sont prêts à payer plusieurs centaines d'euros pour éviter le travail de rédaction. Une triche de plus en plus répandue, comme l'explique Sébastien Degrave pour le RTLINFO 13H.
Du silence et une grande concentration: le temps de la relecture est arrivé pour les étudiants de dernière année de l’Université Libre de Bruxelles. Bientôt, ces jeunes remettront leur mémoire de fin d’études, après des mois, voire des années de recherche. "Il faut énormément de lecture, énormément de réécriture, énormément de corrections, de réorganisation. C’est beaucoup de choses à penser, il faut corriger la forme, le fond…", confie Gloria Uwase, étudiante en psychologie, au micro de notre journaliste Sébastien Degrave.
"Il ne faut pas connaître la discipline pour traiter le sujet"
Mais tous les étudiants ne font pas preuve de cette persévérance. Alors petit à petit, une nouvelle forme de tricherie se développe. Des étudiants en dernière année font sous-traiter leur mémoire auprès de professionnels. Esteban Vasquez est ce qu’on appelle un "écrivain fantôme". Sur son site internet, il propose d’écrire des travaux de fin d’études sur presque tous les sujets. "Absolument tous les domaines, même ceux que je ne connais pas. Surtout ceux que je ne connais pas d’ailleurs. J’en ai fait par exemple en dentisterie, j’en ai fait en ingénierie. Il ne faut pas connaître la discipline pour traiter le sujet, c’est une question de présentation, de logique…"
Jusqu'à 5000 euros pour un mémoire
Pour un mémoire de 60 pages, cela coûte environ 1000 euros. Dans le milieu, les tarifs peuvent parfois grimper jusqu’à 5000 euros. "C’est énorme, pour un budget étudiant, surtout. Et puis je le fais pour moi aussi le mémoire, donc je ne suis pas prête à le passer à quelqu’un d’autre", commente une étudiante en architecture.
Ces pratiques sont condamnées avec fermeté par les universités. Les tricheurs peuvent être démasqués: "Le suivi permet de voir si en effet l’étudiant progresse et que c’est bien son travail. Lors de l’évaluation, à l’écrit ou à l’oral, il y a des possibilités d’interroger l’étudiant sur le contenu", explique Philippe Emplit, Vice-recteur à l’Enseignement de l’ULB.
Si le jury parvient à prouver qu’un étudiant a triché en faisant appel à un écrivain fantôme, le diplôme de l’étudiant sera annulé. Il pourra aussi être exclu de l’Université belge pour une durée de 5 ans.
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