En Belgique, comment cela se passerait-il si nous devions être confrontés à une deuxième vague? Pourrions-nous à nouveau être confinés? Quels sont les scénarios envisagés?
Avec ou sans masque, les rues de nos villes ont retrouvé un goût de liberté ces derniers jours. Mais en cas de deuxième vague liée au Covid-19, comment la Belgique réagirait-elle ? Nos hôpitaux sont-ils prêts ? Depuis plusieurs semaines, les services de soins intensifs peuvent souffler. Pas question pour autant de relâcher la vigilance. Une gestion spéciale a été mise en place par le Fédéral pour anticiper une éventuelle nouvelle vague. Philippe Devos, président du syndicat belge des médecins (ABSYM), détaille: "On doit bloquer toute une série de places actuellement dans nos hôpitaux. Il y a des lits qui sont obligatoirement maintenus vides par l'État. Ces places peuvent être augmentées au fil du temps. On pourra faire face durant un certain temps. On est prêts à vivre le double de ce qu'on a vécu."
Un confinement ciblé
En cas de deuxième vague, pour éviter de saturer les hôpitaux, nous pourrions être à nouveau confinés, mais avec un confinement localisé. C’est le principe appliqué désormais en Chine ou en Italie: confiner uniquement les bâtiments ou les quartiers touchés par les nouveaux foyers. Plus question donc de mettre tout le pays à l’arrêt. Yves van Laethem est le porte-parole interfédéral de lutte contre le Covid-19. Il explique au micro du RTL INFO 19 heures: "On pourrait penser faire un 'lockdown' plus spécifique sur une certaine zone; commune, arrondissement, province. Eventuellement plus spécifique sur certaines activités, ou groupes d'âges de manière à éviter de nouveau le grand chamboulement économique et éthique qu'on a connu." Seule une explosion des cas simultanés aux quatre coins du pays justifierait un confinement plus large.
Un "tracing" précis
Face à une deuxième vague: des dépistages massifs sont recommandés. Une vaste campagne de tests coronavirus est mise en place en Chine ces derniers jours. La Belgique a-t-elle les moyens de déployer un tel dispositif ? "On a tous les tests qu'il faut. Ce n'est pas un problème. Les laboratoires universitaires et autres sont prêts. Il faudrait que le 'tracing' -le suivi des patients- suive", prévient Yves van Laethem.
"On a appris à bricoler"
Enfin, en cas de nouvelle crise, pourrons-nous cette fois disposer de masques en suffisance ? Avec les 15 millions de masques distribués par le Fédéral plus tous ceux dont les Belges se sont équipés entre temps – masques en tissus ou chirurgicaux, les experts sont optimistes. Mais le problème reste d’actualité pour le personnel soignant. "Les masques FFP2 qui sont vraiment les masques qui garantissent une protection totale lors de certains gestes contaminants ne sont pas encore disponibles en suffisance. Il y a toujours une pénurie mondiale et je pense qu'elle ne sera pas réglée avant plusieurs mois. On devra bricoler, mais maintenant on a appris à bricoler", fait savoir Philippe Devos.
Les experts disent avoir beaucoup appris de la première vague. Et même si nous sommes mieux préparés, les masques et les gestes barrières sont et restent nos meilleurs alliés pour éviter un retour de l’épidémie.
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