D'ici à 2030, 1,6 million de compteurs devront être adaptés à un nouveau type de gaz naturel en raison de la fin, à cette échéance, de l'approvisionnement de la Belgique par un champ souterrain situé dans la région de Groningen, aux Pays-Bas, et qui fournit au pays 5 milliards de mètres cubes par an. Le réseau de transport entre Anvers et Bruxelles doit dès lors être converti afin que l'actuel gaz à faible pouvoir calorifique puisse être remplacé par un autre à haut pouvoir calorifique. De nombreux appareils fonctionnant avec cette ressource pourraient également devoir être adaptés.
"Nous devons nous assurer que les réseaux soient prêts pour transporter le bon type de gaz"
La Belgique ne disposant pas de ressources en gaz naturel, elle l'importe notamment des Pays-Bas, explique Bérénice Crabs, secrétaire-générale de Synergrid, la fédération des gestionnaires de réseaux électricité et gaz en Belgique. Ce gaz néerlandais transite via des gazoducs par Anvers pour desservir cette ville portuaire et Bruxelles, ainsi que les communes situées entre les deux métropoles et quelques autres en Brabant wallon. Cinq autres milliards de mètres cube sont acheminés par la même voie vers le nord de la France. Mais cette exportation prendra fin en 2030 et les propriétés du gaz qui sera importé ne seront alors plus les mêmes. "Nous devons nous assurer que les réseaux soient prêts pour transporter le bon type de gaz. Au total, ce sont 1,6 million de connexions qui doivent être converties", indique Bérénice Crabs.
Des changements dès 2020 à Bruxelles
Cela nécessite donc une adaptation des réseaux de transport mais aussi de certains appareils fonctionnant avec cette ressource, comme les chaudières ou les chauffe-eaux. La plupart des modèles datant d'avant 1978 ne sont pas compatibles. Ceux de la fin des années 1990 et du début des années 2000, pour la plupart des appareils à condensation, devront être adaptés, détaille Philippe Massart, porte-parole de Sibelga, le gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel à Bruxelles. D'après ce dernier, cette conversion, qui se fera lors des entretiens périodiques (obligatoires) des appareils, débutera en 2019 dans la région d'Anvers et un an plus tard dans la capitale, pour se terminer respectivement vers 2029 et 2023.
Les frais de l'adaptation incomberont-ils aux propriétaires ou aux locataires des logements?
A noter que les cuisinières au gaz ne sont par contre pas concernées. Le réseau de distribution du gaz dans les villes étant à basse pression, il ne nécessitera pas d'intervention sur le compteur chez le client-même. En dehors des grandes agglomérations par contre, le réseau est encore à moyenne pression. Dans ce cas, il faudra rentrer dans les habitations et remplacer le détendeur, précise encore Philippe Massart. Si une telle opération ne devrait pas donner lieu à des surcoûts sur la facture des consommateurs, il reste encore à savoir si les frais de l'adaptation incomberont aux propriétaires ou aux locataires des logements. C'est l'une des questions que doivent encore régler les différents acteurs du dossier (l'Etat fédéral et les Régions -dont un accord est attendu en juin-, le gestionnaire de l'infrastructure de transport Fluxys, les gestionnaires des réseaux de distribution et les fournisseurs). Ceux-ci doivent en outre s'entendre pour définir le calendrier précis des adaptations nécessaires mais aussi de la manière de communiquer vis-à-vis du grand public.
Faites-vous partie des 1,6 million de ménages qui devront changer leur compteur au gaz dans les prochaines années?
Publié le 12 avril 2017 à 15h23
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