Ce dimanche, on apprenait que la commune de Houthulst en Flandre occidentale devait faire face à un foyer du variant britannique: 128 personnes y ont en effet été infectées, dont 63 dans une maison de repos et 8 dans une institution pour personnes déficientes.
Cela signifie-t-il que cette mutation est déjà bien installée sur notre territoire ? Charlotte Martin, infectiologue au CHU Saint-Pierre, était l'invitée du RTL INFO 19 heures. Elle explique: "Malheureusement, quand un tel variant est présent dans un pays, par définition et comme il est très contagieux, il se propage. Il faut être extrêmement attentif pour le détecter, dans un maximum d'endroits en Belgique. (…) Il faut aller très rapidement pour être particulièrement sévère en termes de quarantaine et d'isolement."
Il y aura d'autres variants
Alors que la campagne de vaccination a débuté depuis peu, certains s'inquiètent que les vaccins soient inefficaces contre tous les variants connus et à venir. Cette crainte est-elle justifiée? "Les données actuelles montrent que les vaccins actuels sont efficaces contre les variants connus pour l'instant." L'infectiologue rappelle que le destin des virus est de muter. "Plus il se répand d'une personne à l'autre, plus il accumule les mutations. Il y aura d'autres variants. Par définition, avec une population peu ou à moitié vaccinée, il va essayer d'échapper. Son but est de contaminer un maximum de personnes."
Vers une plus grande couverture vaccinale?
Conséquence la couverture vaccinale devra être plus vaste. "Elle dépend de la contagiosité d'un virus", enchaîne Charlotte Martin qui contextualise: "la rougeole qui est la maladie la plus contagieuse au monde nécessite plus de 95% de couverture vaccinale pour être ralentie voire stoppée. (…) Si ces variants se répandent chez nous; et ce sera le cas il n'y a aucun doute, il faudra pour limiter la circulation dans la population augmenter notre couverture vaccinale." L'infectiologue fait savoir aussi que "l'autre but de la vaccination est de protéger nos fragiles et empêcher la saturation de nos hôpitaux et du système de santé."
Pour conclure, Charlotte Martin s'est exprimée sur la fermeture des frontières souhaitée par certains experts. "Ça permet d'éviter de multiples introductions du variant" dit la spécialiste se basant sur les vacances de carnaval de l'an dernier quand l'explosion du Covid 19 est survenue. "On ne va pas éviter l'introduction, le variant est déjà là. Mais si on peut éviter qu'il y ait plein d'autres qui arrivent et que ça se répande encore plus vite à l'heure où on est en train d'implanter la vaccination à grande échelle, ca se serait bien."
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