Ces clichés sont aujourd'hui disponibles sur le site internet de Google. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire y voit un risque sécuritaire et demande à ce que ces images soient brouillées.
Les différentes parties de la centrale nucléaire de Tihange sont totalement visibles, grâce au service d’images par satellites de Google. On peut donc ainsi distinguer toute une série de détails du site pourtant considéré comme sensible. Autre exemple, les clichés de la centrale nucléaire de Doel sont également très clairs et détaillés. Par contre, plus au sud, pour la centrale de Chooz en France, l’image a été floutée. Impossible de distinguer quoi que ce soit de précis lorsque l’on zoome dans l’écran.
L’agence fédérale de contrôle nucléaire belge veut que Google fasse la même chose pour nos centrales. "Ces images doivent être brouillées et nous allons étudier les pistes possibles pour y parvenir", précise Ines Venneman, la porte-parole de l’AFCN.
Google se dit d'accord... mais seulement sur une base légale
Contacté ce matin, Google, ne semble pas réticent à s’exécuter, mais sur une base légale. "Nous voulons travailler étroitement avec les autorités Belges afin de faire les changements qui sont nécessaires dans notre service Maps, en ligne avec la législation belge", répond l'entreprise.
Il n’existe en fait pour l’instant pas de base légale pour contraindre Google à flouter des images aériennes. Une proposition est pourtant arrivée sur les bancs du parlement.
"On a déposé une proposition de loi, parce qu’on voit que dans certains pays comme la France, Google accepte de flouter les sites des centrales nucléaires. On sait qu’un terroriste qui voudrait s’attaquer à ce type de sites pourrait trouver un certain nombre de détails sur ces images. Donc, il faut évidemment prendre des mesures de précaution, flouter ces sites, c’est du bon sens. Pour cela, il faut une base légale et donc Éric Thiébaut a déposé une proposition de loi dans ce sens, au nom du groupe PS", a indiqué Paul Magnette, le porte-parole du parti socialiste.
Une autre solution serait possible
Mais il y aurait une autre solution que de passer par une loi. Depuis le mois de novembre, plusieurs sites militaires sont d’ailleurs déjà floutés. La base aérienne de Beauvechain, par exemple.
La défense aurait tout simplement fait sa demande auprès de Google en Irlande et de la société propriétaire des images aériennes, Flight Swiss Services, qui s’occupe des prises de vues et qui les vend à Google.
L’agence fédérale pour le contrôle nucléaire va entamer d’ici peu les mêmes démarches.
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