Dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, Christophe Deborsu et les chroniqueurs se sont demandés s’il ne fallait pas arrêter la retransmission des messes en télé, car des textes parfois désuets y sont lus. Dernièrement, des propos sexistes ont été pointés par un ministre.
Dimanche dernier, une épître de Saint-Paul aux Ephésiens a été lue dans toutes les églises de Belgique, comme c’est le cas régulièrement. Saint-Paul y exhorte les femmes à être soumises à leur mari. Le ministre flamand des Médias, Sven Gatz, a réagi en demandant qu’on arrête la retransmission des messes à la télévision pour éviter ce genre de dérapage. Au Sud du pays, on se pose aussi la question. Les textes bibliques ne sont-ils pas désuets ? Comment peut-on continuer à utiliser des textes qui peuvent être considérés comme dénigrants envers la femme sans toucher à la tradition chrétienne ?
"La place de la femme est une question centrale"
Le chroniqueur Michel Henrion a estimé qu’il faudrait cesser la retransmission de messes sur le service public. Il a notamment avancé que cela coûtait cher: "Je n’ai pas le chiffre exact, je n’ai pas pu l’obtenir mais ça coûte de toute manière très cher en moyens techniques". Et il pointe aussi le fond: "La place de la femme est aujourd’hui une question centrale. On a beau m’expliquer que Saint-Paul était à l’époque un formidable féministe alors qu’à l’époque un bœuf était supérieur à la femme. Je trouve qu’il y a une hypocrisie et une géométrie variable. Si cette phrase avait été prononcée dans une mosquée, cela aurait fait un tollé épouvantable".
"Supprimer ou ouvrir aux autres cultes"
Michel Henrion a également considéré que la messe en télé, c’était une époque révolue : "Il y a d’autres moyens, internet, YouTube, etc.". Et il a même proposé une autre solution : "Soit on supprime, et je suis partisan de la suppression. Soit alors, on ouvre aux autres cultes, notamment au culte musulman. C’est le fond du problème. Et souvent on dit qu’il faudrait analyser le discours dans les mosquées, ce serait peut-être un moyen de le faire. C'est aussi très symbolique du financement ahurissant des cultes, où 85 % des moyens financiers vont à la religion catholique, il y a une disproportion entre les cultes qui est terrible. Et dans les émissions concédées du service public, les musulmans qui sont importants en Belgique n’ont toujours pas leur émission", a conclu le chroniqueur.
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