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Flora, résidente d'une maison de repos, a perdu 15 voisins de chambre à cause du Covid-19: "La mort ne me fait pas peur"

 
Regard sur 2020
 

Durant cette crise du coronavirus, les maisons de repos ont été particulièrement touchées. De nombreux décès y ont été enregistrés et les visites ont longtemps été interdites. Flora est résidente dans un home de la capitale. Elle nous a ouvert les portes de son petit appartement où elle a passé la plupart de son temps ces derniers mois. Comment la crise a-t-elle bouleversé son quotidien ?

"Je sais que la vie n'est plus la même que précédemment", confie Flora Bossmans. En quelques mois, cette résidente d'une maison de repos de Jette a perdu une quinzaine de voisins de chambre. Tous ont été emportés par le coronavirus. Comme l’ensemble des résidents vivant dans la maison de repos, elle est privée de presque tous contacts depuis maintenant 9 mois. "Cela m'a manqué… Mais vous savez, à l'âge que j'ai… Je ne demande pas à mourir, mais la mort ne me fait pas peur."

Je ne demande pas à mourir, mais la mort ne me fait pas peur

Flora a 95 ans. Elle en avait 15 au début de la seconde Guerre Mondiale. Elle qui a déjà vécu le pire se rappelle n’avoir jamais connu de contexte similaire à celui de ces derniers mois. "Je n'ai pas connu une maladie pour laquelle on était enfermé. Je ne peux pas dire que je ressens la maladie. Je suis ici, je ne le sens pas, je ne sors pas. À part, par exemple, qu'au lieu d'être à 4 à table, on est à deux."

Elle confectionne des masques

Partager un repas avec une personne, la même depuis le début la pandémie, c’est l’une des rares activités que Flora peut avoir en dehors de sa chambre. Pour passer le temps, parfois bien long, elle s’est mise, pour la toute première fois, à confectionner des masques. "On mettait des épingles pour que ça tienne et puis, on mettait un élastique. C'est comme ça qu'on faisait. On l'a fait pour aider, c'est tout. Si on a sauvé certaines personnes, tant mieux."

Dans un contexte anxiogène pour une grande partie de la population, Flora essaie de rester positive. "Pendant la guerre, vous n'aviez pas de chocolat, de banane, d'orange. Ici, malgré la maladie, vous pouvez aller dans n'importe quel commerce et vous trouvez encore à manger." Flora ne peut s’empêcher de comparer la crise de Covid19 à ce qu’elle a vécu pendant la guerre. Entre les deux, dit-elle, ce qu’elle traverse depuis 9 mois ne l’a jamais effrayé.

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