Ils vous distraient, le temps de dérober votre carte bancaire et votre code, au distributeur, dans les magasins ou au restaurant. Ces individus pratiquent ce qu'on appelle le "Shoulder surfing". Benjamin Samyn et Emmanuel Tallarico ont suivi une équipe de police spécialisée dans ce genre de filature, à Bruxelles. Cette opération menée dans la zone Montgomery a mobilisé une quinzaine d'hommes.
Les policiers sont en pleine observation, l’un des agents est a pied, l’autre à distance dans un véhicule. Les comportements de trois suspects à proximité d’une banque et d’un distributeur d’argent sont repérés depuis plusieurs heures. Les forces de l’ordre décident d’intervenir et de contrôler.
"Ils ont fait des allées et venues dans le magasin (entrer et sortir) sans rien faire. Ils ont fait tout un tour avant de déplacer leur voiture. Tous les agissements qu'ils viennent de faire nous ont semblé suspects", explique Jean-Yves Leonet, responsable de la section fraudes à la police locale zone Montgomery.
Un comportement qui correspond a du repérage pour un type de vol justement dans le viseur des policiers. Une dame est distraite par des billets jetés au sol. Pendant qu’elle les ramasse, sa carte lui est dérobée sans qu’elle s’en aperçoive. L’un des individus reste près d’elle, et fait mine de lui venir en aide…et en profite pour mémoriser son mot de passe. Il se sert ensuite sur son compte. Une enseigne bancaire est particulièrement visée, la seule à ne pas avoir placé d’avertisseur sonore lorsque la carte est retirée du distributeur.
"C'est un bon endroit pour trouver des victimes"
Retour sur le terrain, avec les agents. Ici, nous sommes dans la galerie marchande d’un hôpital, toujours en toute discrétion. "Ils sont à la recherche de victimes, essentiellement des personnes âgées et on en trouve pas mal dans les hôpitaux. C'est un bon endroit pour trouver des victimes", précise Jean-Yves Leonet. Cette opération de la police de la zone de Montgomery est menée avec l'appui des caméras de surveillance.
Considérées comme particulièrement suspectes, les personnes contrôlées ce matin n’ont pas été interceptées faute d’éléments probants, mais leur profil est désormais enregistré par les policiers et pourrait être réutilisé en cas de nouveaux suspects.
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