Faute de visites, la drogue commence à ne plus être approvisionnée dans les prisons. Difficile de calmer les détenus "en manque". Une majorité des prisonniers sont des consommateurs de stupéfiants, et un tiers ont même été condamnés pour cela.
A l’intérieur de la prison d’Andenne, le climat serait plutôt calme mais la situation pourrait dégénérer d’un instant à l’autre. "Ce sont quand même des conditions très pénibles qui risquent dans les minutes, les heures ou les jours qui viennent, de déboucher sur des problèmes plus graves et j’espère que ce ne sera pas le cas", déclare Denis Mathen, gouverneur de la province de Namur.
Sans les visites, le principal canal de livraison, le manque de drogue commence à se faire sentir. "Ca fait maintenant deux semaines que nous sommes en grève et il est vrai que l’alimentation au niveau drogue est coupée pour les détenus", raconte Mehdi Benali, délégué SLFP. "Un détenu, comme toute personne qui est en manque, devient ingérable parce qu’il n’y a pas moyen de le raisonner. Il n’y a pas moyen non plus de contenir sa force puisqu’à ce moment-là, on décuple les forces. Donc, le problème c’est que la gestion sera quasiment impossible", affirme Marc Peeters, délégué CSC.
Les quantités de drogue trouvées ont doublé en un an
Ce n’est plus un secret: en prison la drogue circule par les visiteurs, les livreurs ou des gardiens indélicats, ou par des complices, comme ceux qui ont tenté de faire acheminer des produits stupéfiants avec un drone, à Andenne ce week-end. Depuis un an, les gardiens ne peuvent plus fouiller les détenus qui rentrent en cellule au retour des visites. Résultat : les quantités de drogue trouvées ont doublé, selon les agents qui ont fait les comptes. "Sur dix mois de temps, cela a plus que doublé. On est passé de 400 grammes à plus de 800 grammes. On a multiplié par dix l’argent trouvé en cellule. Ce qui prouve qu’il y a un traffic qui se fait de l’autre côté."
Le nombre de GSM retrouvé a également doublé. Et encore, le rapport de ces gardiens ne fait pas état des marchandises illicites qui n’ont pas été repérées. Ils regrettent qu’aucune suites n’ait été données à ce constat de la part de la direction générale des prisons.
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