De nombreux hôpitaux du pays tournaient au ralenti ce jeudi. Seules les opérations vitales ont été maintenues. Le personnel soignant dénonce, une fois encore, les conditions de travail, le manque de moyen humain et financier qui se ressent sur la qualité des soins. Pour mieux comprendre nous avons suivi Alizée, une infirmière, durant une journée entière. Le nombre de tâches à gérer est colossal.
Sa journée commence tôt, à 6h, et à peine arrivée, elle doit s'occuper d'un homme blessé en tombant d'une échelle. "On peut avoir des traumas de la route le matin, des grosses pathologies, des arrêts cardiaques dès 6h. Alors on n'a pas le choix, on s'y met directement", nous a confié l'infirmière de 27 ans.
Son métier reste une vocation, mais elle reconnait que le quotidien n'est pas toujours facile à vivre. "Parfois, il y a des violences verbales ou physiques, qui ne sont pas toujours voulues (patients déments), ou voulues (drogués)". Les infirmières ne peuvent accorder que quelques minutes à chaque malade. Or 145 patients sont admis chaque jour aux urgences, car le service fonctionne jour et nuit.
Des pauses, Alizée ne s'en accorde que très rarement. Manger, boire, aller à la toilette: c'est compliqué. "Normalement, on a 30 minutes, mais parfois après 5 minutes, on doit y aller. On essaye de s'alimenter quand même". Sans compter le travail administratif, qui prend du temps, tout en formant les futures infirmiers. 14h30, c'est la fin de la journée, et il faut assurer la transition.
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