Des secrétariats sociaux sont débordés par les centaines de milliers de demandes: certains ont dû mettre en place des cellules d’aides psychologiques pour leurs employés.
Jusqu’à 400.000 dossiers de droit passerelle sont traités certains mois (c’est le chiffre du mois de mars), des chiffres de faillites que l’on annonce record d’ici la fin de l’année : ce n’est pas un secret, la plupart des indépendants et chefs d’entreprises traversent une passe très difficile, à cause du coronavirus.
Pour se faire une idée de l’importance de cette crise : certains secrétariats sociaux, chargés de guider ces indépendants, sont littéralement débordés, depuis le début du confinement. Certains de ces secrétariats ont d’ailleurs dû mettre en place des cellules d’aide psychologique ou des coachings personnalisés, pour leurs employés.
Le plus dur: la charge mentale
"Personne n’était préparé à cette crise et nous non plus… On ne s’attendait pas à ce qu’il y ait une telle affluence", explique Iwona Backiel mais ce qui a été le plus dur pour cette gestionnaire de dossiers chez Group S et ses collègues, c’est la charge mentale. Toute la journée conseiller, écouter des indépendants en détresse, parfois en pleurs angoissés pour leur avenir. "Chaque client a un gestionnaire attitré, ce qui veut dire qu’on est encore plus en lien avec nos clients parce qu’on connait leur histoire, les efforts qu’ils ont dû accomplir jusqu’à présent et ça fait d’autant plus mal au cœur de les entendre et de voir qu’ils sont dans une situation pareille. La semaine dernière, j’ai eu un contact avec un client qui me dit que malgré toutes les mesures qui ont été proposées, il n’a pas tenue le coup. Allez on ne s’attend pas à ça… C’est quelqu’un qui en voulait et finalement il est forcé de mettre la clé sous le porte", confie Iwona.
20 ans qu’il travaille dans ce secteur mais jamais il n’aurait cru devoir faire à autant de détresse d’indépendants d’un coup, Bruno Debusscher, responsable des relations clients chez Partena, et ses collègues n’oublieront jamais cette période : "Nous avons un personnel qui est forcément expert dans sa matière mais qui n’est pas un psychologue et donc gérer ce genre de réactions en pleurs ou même des clients très fâchés, ce n’est pas évident au quotidien. Ça fait partie forcément de notre métier de devoir gérer ce type de réactions mais ici dans un tel volume, c’était compliqué".
Il va falloir tenir un marathon
Un encadrement personnalisé des employés a donc été nécessaire au sein de ce secrétariat social. "Dès le début de la crise, on s’est mis en ordre de marche pour courir un sprint mais au fur et à mesure des semaines, on se rend compte que c’est bien un marathon qu’il va falloir tenir parce que cela va encore durer quelques mois", souligne Bruno Debusscher.
Parler de ces situations difficiles avec les collègues, solliciter une aide psychologique, tout cela a été salutaire pour ces employés, ainsi que les petites attentions des clients. "Ils nous ont envoyé des pralines ou des fleurs parce qu’ils étaient reconnaissants et surtout conscients de la charge de travail que nous avons et ça fait très plaisir", conclut Iwona, gestionnaire de dossiers chez Group S.
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