Le gouvernement wallon est en train de changer les règles de construction en zones inondables. Un mois après les inondations meurtrières qui ont frappé la Wallonie, une circulaire va interdire de bâtir dans les zones les plus à risques. Le secteur de la construction n'est pas enchanté par les choix effectués.
Aujourd’hui, dans le droit de l’urbanisme wallon, il existe déjà quelques règles concernant les permis de bâtir en zone inondable, avec des avis exigés.
Depuis la catastrophe de la mi-juillet, le gouvernement wallon veut aller plus loin. "Notamment en demandant, en plus de ces avis, des études préalables. Et en rendant la construction dans les zones d'aléa élevé, où le risque est plus important, quasiment impossible", explique Willy Borsus, ministre wallon en charge de l'aménagement du territoire.
Quasiment impossible dans les zones à haut risque… et pour les autres zones à moyen risque? "Il faudra alors une étude préalable qui fait la démonstration qu'on sera préservé d'inondation, de ruissèlement, et le cas échéant des dispositions vont devoir être prises concernant le bâtiment", précise Willy Borsus.
Il n'y a donc pas de changement pour les habitations qui se trouvent déjà dans ces différentes zones inondables. Elles peuvent y rester. En revanche, en cas de reconstruction, "je pense qu'il est vraiment sage, il est vivement souhaité, de choisir, de rechercher une autre localisation, parce que demain ou après-demain, un autre drame peut survenir et on veut vraiment l'éviter", estime le ministre wallon en charge de l'aménagement du territoire.
Des règles trop strictes risquent d'augmenter les prix de l'immobilier, selon la confédération de la construction
Pour la confédération de la construction, il ne faut pas bannir trop de territoire car il existe des solutions. "Pas pour les zones les plus basses, mais les zones où le risque est plus faible, où le temps de retour d'une inondation est de tous les dix ans, on peut construire, ne fût-ce que sur pilotis", réagit Francis Carnoy, directeur général de la confédération de la construction wallonne.
En Wallonie, seul 1% du territoire à bâtir est en zone à risque d’inondations. Mais selon la confédération, cette nouvelle restriction ajoutée à d’autre pourrait poser problème. "Empêcher d'urbaniser l'ensemble des zones inondables, maintenir le stop à l'étalement urbain, et ne pas pouvoir densifier avec des gabarits plus élevés les villages existants… Là alors on freinerait trop, on empêcherait à ce moment-là l'augmentation du nombre de logements en Wallonie", indique Francis Carnoy.
Selon la confédération, un tel scénario risquerait de faire encore augmenter les prix de l’immobilier.
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